De nouveaux composés organiques repérés sur Encelade, la lune de Saturne

Crédits : NASA / JPL / Institut des sciences spatiales

Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié de nouvelles molécules organiques soufflées depuis l’océan souterrain d’Encelade. Une preuve supplémentaire que la lune de Saturne pourrait être un terrain propice à la vie.

Nos meilleures chances de trouver une vie extraterrestre dans notre système se trouvent sur Mars, Europe, et Encelade, la lune glacée de Saturne. C’est elle qui nous intéresse aujourd’hui. Nous savons qu’il y a sous la surface un océan d’eau liquide, et près du noyau une activité hydrothermale. L’analyse des panaches émanant des sous-sols de la lune par Cassini a également révélé la présence de méthane et d’hydrogène. L’année dernière, des chercheurs allemands ont par ailleurs annoncé la détection de molécules organiques complexes, qui sur Terre sont les précurseurs de la vie. Un nouvel examen des données de la sonde nous révèle aujourd’hui d’autres composés organiques.

De l’azote et de l’oxygène

Ces nouvelles molécules ont été détectées par Cassini alors que la sonde survolait les panaches émanant du pôle sud de la lune en 2004 et en 2008. Elles ont ensuite été analysées par deux instruments : le spectromètre de masse ionique et neutre (INMS) et l’analyseur cosmique de poussière (CDA). Ces deux bijoux technologiques ont alors confirmé qu’il s’agissait d’amines, des molécules organiques contenant de l’azote et de l’oxygène.

Rappelons que ces molécules jouent un rôle clé dans la production d’acides aminés, qui servent de blocs de construction aux protéines. Et sans protéines, il n’y aurait tout simplement pas de vie sur Terre. « Ce travail montre que l’océan d’Encelade regorge de blocs de construction réactifs. C’est un autre feu vert pour une enquête approfondie sur l’habitabilité de la lune », a déclaré Frank Postberg, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de presse.

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Encelade (premier plan) dérive devant les anneaux de Saturne tandis que Titan se profile derrière. Crédits : NASA/JPL-Caltech/ Space Science Institute

Une cible à privilégier

Si Cassini s’est éteinte il y a deux ans maintenant, ses précieuses données recueillies dans le système de Saturne continuent encore de nous surprendre. Nous savons que l’océan d’Encelade pourrait nourrir une vie extraterrestre. Nous avons également récemment appris qu’il pourrait être âgé d’un milliard d’années. Autrement dit, il serait assez vieux pour permettre à la vie de se développer, mais pas « trop vieux » pour se permettre de pouvoir l’entretenir.

Il serait donc intéressant de planifier une autre mission pour tenter de savoir si oui ou non Encelade pourrait abriter une forme de vie microbienne extraterrestre. Le milliardaire russe Yuri Milner a récemment annoncé son intention de financer un tel projet. Mais rien de concret pour le moment.

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