Réchauffement climatique : les Américains se réveillent (un peu)

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Les Américains restent aujourd’hui quelques-uns des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. Beaucoup ont nié, jusqu’à présent, l’existence du réchauffement climatique. Ce qui n’arrangeait rien. Mais les choses pourraient être en train de changer.

En 2017, le président américain Donald Trump tournait le dos à la réalité du réchauffement climatique en annonçant le retrait des États-Unis des accords de Paris. De manière plus globale, les Américains ne se sont jamais sentis très concernés par ces problèmes. Certains ont même nié (et continuent de réfuter) l’existence d’une crise climatique. Mais les choses pourraient être en train d’évoluer, portées par les voix des plus jeunes. Un récent sondage met en effet en évidence le fait que de plus en plus d’Américains reconnaissent la réalité du réchauffement de la planète. Tous, en revanche, ne semblent pas encore avoir saisi la responsabilité humaine dans cette évolution du climat.

Les deux tiers des personnes interrogées concernés

La récente publication de ce sondage sur CBS News nous révèle en effet plusieurs choses intéressantes. On apprend premièrement que plus d’un quart des interrogés considèrent le changement climatique comme une « crise », quand un peu plus de 36% le considèrent comme un « problème grave ». Environ 20% auraient de leur côté déclaré qu’il s’agissait d’un problème mineur, et 16% estiment que ce n’est « pas inquiétant du tout ».

On apprend également que plus de la moitié des Américains interrogés souhaitent que le problème soit réglé le plus vite possible. Un peu moins de 30% estiment que nous pouvons attendre encore quelques années avant d’agir. Et environ 18% d’entre eux souhaitent ne pas agir du tout.

«Les Américains commencent enfin à prendre conscience de la menace existentielle que notre urgence climatique pose à notre société, explique Margaret Klein Salamon, fondatrice du Climate Mobilization Project. C’est un progrès énorme pour notre mouvement – et ce sont les jeunes qui en sont les principaux responsables». On apprend en effet que 70% des 18-29 ans considèrent le réchauffement climatique comme un « problème grave » ou une « crise », contre 58% des plus de 65 ans.

Chicago, aux États-Unis. Crédits : Pixabay

La responsabilité humaine encore mise en doute

Reconnaître la crise climatique est une chose, mais isoler les « bons » responsables en est une autre. Si les dernières études prouvent en effet que ce sont bien les activités humaines qui, depuis la révolution industrielle, accélèrent le dérèglement climatique, tout le monde, outre-atlantique, n’est pas du même avis. Seuls 44% des sondés estiment en effet que l’activité humaine est un facteur majeur du changement climatique. Plus de 25% auraient même déclaré que notre impact était « mineur » ou « inexistant ».

«C’est un malentendu d’une importance capitale, explique Anthony Leiserowitz, directeur du programme Yale sur le changement climatique. Si vous croyez que le réchauffement climatique est un cycle naturel, vous ne pourrez pas soutenir les politiques visant à réduire la pollution par le carbone, telles que les réglementations et les taxes».

Ce rapport face à la responsabilité n’est en outre pas perçu de la même manière selon les deux principales familles politiques. Alors que les trois-quarts des électeurs démocrates ont effectivement conscience que l’Homme est responsable de la crise climatique, et que 80% d’entre eux souhaitent une action immédiate, seuls 20% des républicains pensent que les humains sont à blâmer. Et à peine 25% souhaitent la mise en place immédiate de mesures de lutte.

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