Une équipe de chercheurs propose de nous éloigner progressivement des côtes tant que nous le pouvons encore. L’idée : éviter un exode massif « à réaction » face au réchauffement du climat, qui pourrait nous mener tout droit à la catastrophe.
Un rapport signé de la Banque mondiale suggérait il y a quelques mois que plus de 143 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici 2050 à cause des effets du réchauffement climatique. Cette nouvelle étude voit encore plus grand. Elle estime que près d’un milliard de personnes devraient être forcées de quitter leur foyer côtier au cours des 30 prochaines années. Toujours à cause du dérèglement du climat. Un exode massif qui, en cas de prise en charge trop tardive, pourrait devenir complètement ingérable. Et défavoriser les plus pauvres. Trois chercheurs proposent donc de s’y prendre dès maintenant, pour éviter une situation possiblement chaotique.
« Face au réchauffement de la planète, à la montée du niveau de la mer et aux phénomènes climatiques extrêmes qui s’intensifient, la question n’est plus de savoir si certaines communautés devront ou non se retirer. Mais bien où, quand et de quelle manière elles vont devoir le faire », peut-on lire dans l’étude publiée dans la revue Science. Un retrait des côtes paraît effectivement inévitable. Aussi devrions-nous répondre à cette problématique dès maintenant plutôt que de réagir catastrophe par catastrophe.
Investir intelligemment
Pour ce faire, les chercheurs proposent de mettre en place dès que possible des stratégies de repli progressif. Plusieurs mesures peuvent être pensées, comme le fait de limiter le développement immobilier dans les zones à risques. Nous devrions également envisager d’investir dans des logements abordables, des écoles ou encore des hôpitaux à l’intérieur des terres, plutôt que de gaspiller de l’argent dans des infrastructures côtières coûteuses, comme les digues.
« Une proposition pour le Bangladesh, par exemple, suggère d’investir dans une douzaine de villes pour fournir une infrastructure ainsi que des opportunités en matière d’éducation et d’emploi afin d’éloigner les générations successives des côtes basses, peut-on lire. Le retrait n’est pas un objectif en soi, mais un moyen de contribuer aux objectifs de la société ».
L’idée paraît intelligente. Partant du principe qu’il y a désormais une catastrophe climatique par semaine (selon l’ONU), et que les pays en développement sont particulièrement touchés, la mise en place progressive de moyens de résilience sera toujours plus efficace qu’un exode unique et forcé des populations concernées.
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