Réchauffement climatique : «on joue tellement gros dans les 18 prochains mois»

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Certains experts préviennent : d’importantes mesures politiques vont devoir être prises au cours de prochains mois dans le but de lutter contre le réchauffement climatique.

Un dérèglement climatique est en cours sur notre planète. Et ce depuis 1880. Le principal vecteur de ce dérèglement est la libération excessive de dioxyde de carbone d’origine anthropique. Ces millions de tonnes de CO2 relâchées s’accumulent dans l’atmosphère, isolant – à la manière d’une couverture chauffante – la surface de la Terre. Résultat : les températures augmentent et, par un processus de cause à effet, le climat se dérègle. Et il devient urgent de tout mettre pour atténuer la tendance.

« On joue tellement gros dans les 18 prochains mois »

La situation est aujourd’hui très urgente. Et ce pour trois raisons. D’une part, il n’a jamais fait aussi chaud sur Terre depuis l’an 0. Secundo, la hausse des températures ne cesse de s’accélérer. Et enfin, le réchauffement climatique, à la différence d’anciennes fluctuations climatiques, concerne aujourd’hui l’ensemble de la planète. Pour contrer la situation, les accords de Paris ont été signés en 2015 par de nombreux pays avec l’objectif suivant : contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Or, si nous voulons réellement atteindre cet objectif ambitieux, les émissions mondiales d’origine anthropique doivent obligatoirement atteindre leur plus haut niveau entre 2015 et 2020, puis décroître rapidement. Et nous en sommes loin.

Les derniers événements climatiques majeurs – vagues de chaleur, inondations, ouragans – nous rappellent en effet que d’importants efforts vont devoir être entrepris par les principaux décisionnaires. « On joue tellement gros dans les 18 prochains mois, estime Sue Reid, vice-présidente de l’ONG américaine Ceres. Nous entrons dans une période cruciale pour que les responsables politiques comme le secteur privé inversent réellement la courbe des émissions carbone ».

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« La belle vie d’avant n’est plus viable »

L’heure n’est donc plus aux beaux discours. Il faut agir, et le faire maintenant. Car, qu’on se le dise, une véritable course contre la montre est en train de s’opérer. Il y a quelques années, des climatologues avaient prévenu que si la concentration de carbone dans l’atmosphère venait à dépasser les 400 parties par million, nous passerions un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement climatique deviendrait totalement irréversible. Or, en mai de cette année, l’atmosphère terrestre atteignait officiellement une concentration de CO2 de 415 ppm.

Il est donc très important, aujourd’hui, de prendre conscience que nous vivons dans un monde complètement métamorphosé, au sein duquel nous devons nous adapter. « Soit nous transformons radicalement notre mode de vie collectif en renonçant aux énergies fossiles, soit, et c’est plus probable, le changement climatique précipitera la fin de la civilisation capitaliste mondiale alimentée par les énergies fossiles, écrivait l’auteur Roy Scranton en avril dernier. Révolution ou effondrement. Dans les deux cas, la belle vie d’avant n’est plus viable ».

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