La COP25, une « occasion ratée » de répondre à l’urgence climatique

COP 25
Crédits : Casa Rosada / Wikipédia

Tout le monde l’a avoué, les nations n’ont pas réussi à prendre des engagements sérieux concernant le climat. Entre déception et colère, les observateurs estiment qu’il s’agit là d’une occasion totalement ratée, une opportunité importante ratée d’afficher l’ambition de répondre à la crise climatique.

Une COP25 au goût amer

La COP25 dont le slogan était « Time for Action » s’est déroulée du 2 au 13 décembre à Madrid (Espagne). À la veille de cet événement très attendu, le secrétaire général de l’ONU António Guterres s’était montré plutôt ferme. L’intéressé avait notamment invité l’ensemble des pays représentés à « ne pas trahir la famille humaine dans son ensemble ainsi que toutes les générations à venir ».

Au lendemain de la COP25, António Guterres ne peut cacher sa déception, comme le montre un tweet publié le 15 décembre 2019. Et pourtant, l’événement a duré 40 heures de plus que prévu afin de parvenir à un accord. Toutefois, il semble que cela n’ait pas été très utile, tant le résultat a laissé un goût amer.

COP25 slogan
Malgré son slogan évocateur, de nombreux observateurs pensent que la COP25 est un échec total.
Crédits : John Englart / Flickr

Aucun engagement concret

Comme l’explique France Inter, le texte final appelle à réduire l’écart entre les engagements réellement pris et les objectifs définis par l’accord de Paris de 2015. En revanche, les principaux acteurs, à savoir les grands pollueurs sont restés silencieux. Alors que les États-Unis ont maintenu leur position visant à quitter l’accord de Paris en 2020, la Chine et l’Inde n’ont pas affiché d’engagements supplémentaires.

Concernant l’Union Européenne, il est question du « Green deal ». Cet engagement correspond à la volonté de devenir le premier continent à atteindre la neutralité carbone. Toutefois, cet objectif est prévu pour seulement 2050, c’est-à-dire dans une trentaine d’années !

L’accord de Paris jugé inutile

Selon Armelle Le Comte, responsable plaidoyer pour l’ONG Oxfam France, la France n’a pas joué un rôle important durant ces négociations. Durant les derniers jours, il ne restait plus qu’un seul ministre français. Selon l’intéressée interrogée par France Inter, le Premier ministre et la ministre de la Transition écologique et solidaire « ne sont passés qu’en coup de vent ». Armelle Le Comte a également dénoncé ce qui serait un double discours du président Emmanuel Macron. Selon elle, le chef d’État répète souvent que le climat représente un défi essentiel mais se fait beaucoup plus discret lors des négociations importantes.

Enfin, le journaliste environnement à l’AFP Patrick Galey a qualifié de « modestes » les objectifs de la COP25. L’intéressé a expliqué sur Twitter qu’il était seulement question de faire respecter les engagements que les états avaient pris il y a déjà 4 ans. Effectivement, ces promesses n’ont pas été honorées jusqu’à aujourd’hui, et personne ne sait si celles-ci le seront réellement un jour. De plus il semble n’y avoir aucun moyen d’être plus ambitieux. Le message envoyé au peuple est clair : l’accord de Paris pris lors de la COP21 n’a servi à rien.

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