Cette animation frappante montre à quel point les incendies ont été exceptionnels en 2019

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Crédits : CAMS / Copernicus / ECMWF.

L’activité des incendies s’est révélée exceptionnelle à de nombreux égards en cette année 2019. Dans son bilan annuel, le service européen de surveillance de l’atmosphère CAMS propose une animation qui permet de cerner la dimension planétaire du problème. Des résultats publiés en ligne le 11 décembre dernier sur le site de l’agence. 

À plusieurs reprises, les incendies ont marqué l’actualité de l’année 2019 à l’international. On se souvient notamment des nombreux feux de forêts qui ont touché l’Arctique ou encore de ceux qui ont ravagé l’Amazonie l’été dernier. Plus récemment, les flammes ont affligé le continent australien sous forme de multiples feux de brousse. Une situation critique qui se poursuit à l’heure actuelle, alors que le pays est confronté à une vague de chaleur sans précédent.

Bien que ces secteurs furent particulièrement touchés, d’autres régions n’ont pas été en reste. En particulier l’Afrique et l’Indonésie dont l’ampleur des feux n’a eu d’égal que le désintérêt médiatique à leur égard. Dans une moindre mesure, la Californie, le Canada et le pourtour méditerranéen ont connu quelques foyers très actifs au cours de la saison chaude.

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Incendies en Amazonie. Crédits : Victor Moriyama / Greenpeace

Une vision globale des incendies sur les 12 derniers mois

Afin d’apprécier la répartition, l’évolution ainsi que l’ampleur des incendies à l’échelle planétaire, la vidéo présentée ci-dessous s’avère bien utile. L’animation montre la puissance radiative des feux (en W/m²) dans le monde. Et ce, jour par jour, du 1 décembre 2018 au 30 novembre 2019. Un produit élaboré dans le cadre de l’initiative CAMS (Copernicus Atmosphere Monitoring Service) sur la base de mesures effectuées quotidiennement par satellite. Ce service est l’un des six qui composent le programme européen de surveillance de la Terre, Copernicus.

« Ce fut une année extrêmement chargée pour CAMS en ce qui concerne la surveillance des incendies de forêt » rapporte Mark Parrington, scientifique de renom au service susnommé. « Tout au long de l’année, nous avons surveillé de près l’intensité des incendies et des fumées qu’ils émettent dans le monde entier et avons parfois connu une activité tout à fait exceptionnelle. Même dans des endroits où nous nous attendions à voir des incendies à certains moments de l’année, une partie de l’activité a été surprenante ».

Rejets massifs de CO2, de CO et de particules

Outre les altérations directement liées aux incendies, un chiffre assez inquiétant a été avancé par le service européen. Il concerne la quantité de dioxyde de carbone (CO2) relarguée par les feux depuis le début de l’année : plus de 6,7 milliards de tonnes. Cette valeur se situe dans la lignée des années précédentes, preuve que le problème n’est pas en passe d’être maîtrisé. Sans parler du monoxyde de carbone (CO) et des particules de suie issus de la combustion incomplète.

Pour ces raisons, les feux tendent à aggraver le réchauffement global. Or, le réchauffement favorise quant à lui les feux ! Une boucle amplificatrice qui menace de s’emballer à mesure que les changements environnementaux s’accentuent.

« Bien que l’activité des incendies ait été proche de la moyenne au niveau mondial en 2019 par rapport aux années précédentes, il y a eu plusieurs cas d’activité intense inhabituelle dans certaines régions. Y compris dans des endroits avec une saison des feux marquée, et qui ont été dévastateurs » précise Mark Parrington. À voir désormais ce qu’il en sera pour l’année 2020.

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