Alors que le curseur du monde est actuellement pointé sur le bassin amazonien, en proie aux flammes depuis quelques mois, la situation ne semble également pas s’arranger en Afrique subsaharienne. La situation pourrait même être pire.
L’Amazonie a enregistré depuis le mois de janvier plus de 75 000 départs d’incendie, la plupart volontaires. Une véritable désolation qui, depuis quelques jours, retient l’attention de millions de personnes dans le monde. Mais alors que tous les regards se portent vers le Brésil, qui détient 60% de la forêt amazonienne, un autre drame se joue actuellement en Afrique subsaharienne. En Angola, République Démocratique Du Congo, Tanzanie ou encore en Zambie, des milliers d’incendies carbonisent des quantités phénoménales de végétation. En témoigne cette récente image satellite.
La situation est même pire qu’en Amérique du Sud, puisque les feux semblent plus nombreux dans au moins deux pays depuis 48 heures. Il y aurait eu durant cette période, selon Weather Source, 6 902 départs d’incendies en Angola et 3 395 en République démocratique du Congo. Pendant ce temps, un peu plus de 2 100 départs auraient été enregistrés au Brésil.
Pourquoi l’Afrique subsaharienne est-elle en train de brûler ?
Tout comme le bassin amazonien, cette région du monde essuie actuellement la saison sèche, qui favorise bien sûr les départs de feux. Mais ces derniers semblent plus importants que d’ordinaire. Nous savons qu’en Amazonie, plus de la moitié des départs d’incendies sont volontaires, avec pour objectif de « faire de la place » aux champs et pâturages. Une partie du soja consommé par les animaux dans le monde provient en effet de ces terres brûlées. Mais qu’en est-il de l’Afrique subsaharienne ?
La presse locale ne semble pas aborder la question, puisque ces phénomènes sont finalement assez courants à cette période de l’année. Certains analystes de la NASA rappellent néanmoins que la grande majorité de ces feux ont également une origine « essentiellement agricole ». Les agriculteurs subsahariens utilisent en effet ici le feu pour défricher et brûler les débris des terres cultivées pour préparer la saison suivante. D’où ces très imposants panaches de fumée observés ci-dessus. Toujours selon la Nasa, notons que les incendies en Afrique subsaharienne représentent environ 70 % de la superficie brûlée dans le monde.
Quelles conséquences ?
En attendant, le bras de fer entre le gouvernement brésilien et le reste du monde se poursuit. L’un rappelle que la forêt lui appartient, tandis que les autres craignent pour la santé environnementale de notre planète. L’Amazonie stocke en effet des milliards de tonnes de carbone qui, si elles sont libérées, pourraient accélérer davantage les effets du réchauffement climatique. Sans oublier le drame qui se joue actuellement pour de nombreuses populations d’autochtones et pour la biodiversité dans son ensemble.
Consolons-nous en nous rappelant que la fumée des feux domestiques et des incendies en Afrique transporte du phosphore jusqu’en Amazonie, fertilisant ainsi la forêt. D’importantes quantités d’éléments nutritifs se déposent également dans l’océan Atlantique tropical et dans l’océan Austral. Fertilisant cette fois le phytoplancton. Un autre (très) important puit de carbone.
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