La NASA collabore avec le SETI pour sonder les « technosignatures » extraterrestres

extraterrestres
Crédits : Free-Photos/Pixabay

Une équipe de chercheurs du SETI va collaborer avec la NASA. Le but : caractériser les traces de technologies avancées – ou technosignatures – visibles sur d’autres planètes.

Depuis la découverte de la première exoplanète en 1995, nous avons identifié plus de 4 000 mondes évoluant au-delà de notre système. Une véritable révolution permise, entre autres, par le télescope Kepler, désormais à la retraite. Depuis, le satellite TESS de la NASA a pris la relève avec déjà plusieurs trouvailles à son actif.

À l’avenir, d’autres instruments de nouvelle génération, comme le James Webb Telescope ou le Grace Roman Telescope (anciennement WFIRST), nous promettent également de nombreuses autres découvertes.

Ainsi, aujourd’hui plus que jamais, la question de la vie extraterrestre anime de nombreux chercheurs.

Dans cette quête, de nombreuses études ont axé leurs recherches sur l’identification de bio-signatures dans les atmosphères de mondes extra-solaires. Citons notamment le méthane ou l’oxygène. Des signes qui pourraient effectivement témoigner de la présence de micro-organismes ou de plantes en surface. Mais pas toujours.

Traces de civilisations avancées

Un autre domaine de recherche consiste à sonder cette fois non pas des bio-signatures, mais des traces témoignant de la présence de technologies avancées. On parle alors de technosignatures.

Après tout, ici sur Terre, les signes de vie les plus évidents sont loin d’être naturels. En effet, nous libérons des quantités astronomiques de produits chimiques dans l’atmosphère, et nos villes, vues de l’espace, semblent scintiller dans la nuit tant la pollution lumineuse est omniprésente. Sans oublier les milliers de satellites qui entourent notre planète.

Si l’on part du principe que la Terre est la seule planète connue pour abrite la vie, et que la seule civilisation avancée – la nôtre – peut être identifiée depuis l’espace par ses empreintes digitales – ou « technosignatures » – nous pourrions alors supposer que la même chose puisse se produire ailleurs dans l’Univers, sans faire trop d’anthropocentrisme.

Dans cet esprit, des chercheurs du Center for Astrophysics de Harvard et de l’Université de Rochester (États-Unis) oeuvrant pour le SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) vont collaborer avec la NASA.

L’agence américaine vient en effet de leur octroyer une subvention visant à caractériser des « technosignatures non radio ». Plus précisément, il s’agira de définir de quelle manière certaines technologies extérieures pourraient être perçues depuis la Terre.

univers satellites
Les populations de débris spatiaux en orbite autour de la Terre sont un exemple de technosignatures. Crédits : NASA

Caractériser les technosignatures

L’étude se concentrera sur la recherche de deux signatures particulières : celles des panneaux solaires et des polluants atmosphériques.

Les panneaux solaires, expliquent les chercheurs, se présentent en effet comme un excellent moyen d’exploiter l’énergie d’une étoile. Nous avons développé cette technologie sur Terre, donc pourquoi pas ailleurs ?

« L’étoile la plus proche de la Terre, Proxima Centauri, héberge une planète habitable, Proxima b. On pense que la planète est verrouillée en permanence avec des côtés permanents jour et nuit », explique Avi Loeb, du groupe SETI. « Si une civilisation veut éclairer ou réchauffer le côté nuit, elle pourrait alors placer des cellules photovoltaïques côté jour pour transférer l’énergie électrique acquise du côté nuit ».

Leur travail, très grossièrement, consistera alors à dire : « cette bande de longueur d’onde est ce que vous verriez si la lumière du soleil était réfléchie par les panneaux solaires ». De cette façon, les astronomes observant une exoplanète pour sonder la présence de technosignatures sauront où et quoi chercher.

Quant aux polluants, l’équipe se concentrera sur les gaz artificiels qui ne se produisent pas dans la nature. Citons sur Terre l’exemple des chlorofluorocarbures (CFC), que nous utilisions autrefois comme réfrigérants.

« J’espère que, grâce à cette subvention, nous quantifierons de nouvelles façons de sonder les signes de civilisations technologiques étrangères qui sont similaires ou beaucoup plus avancées que la nôtre », conclut Avi Loeb.

Source : Université de Rochester