Japon : l’administration de Tokyo abandonne enfin ses vieilles disquettes

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Le pays du soleil levant est connu pour être à la pointe de la technologie. Il est aussi célèbre pour laisser la tradition et les vieilles habitudes perdurer. Dans ce contexte, le fait que la capitale décide d’abandonner les supports physiques que sont les anciennes disquettes est un petit événement dans le monde de la technologie.

Un support faisant encore tourner des systèmes

Les disquettes sont un support amovible de stockage de données informatiques. Il en existe trois différentes tailles : 8 pouces, 5,25 pouces et 3,5 pouces. Lancées à la fin des années 1960, elles font l’objet d’une utilisation générale jusqu’à leur déclin à fin des années 1990, avec l’apparition des disques compacts et d’Internet. Durant les années 2000, les clés USB et autres cartes mémoires (ex. : SD) finissent d’achever la plupart des derniers usages des disquettes.

Néanmoins, il existe encore actuellement des systèmes fonctionnant avec des disquettes. Citons par exemple le Strategic Automated Command and Control System (SACCS), autrement dit le système de gestion de l’arsenal nucléaire des États-Unis, qui fonctionne encore avec des disquettes 8 pouces. Évoquons également l’avion de ligne Boeing 747-400 qui continue de recevoir ses mises à jour grâce à des disquettes de 3,5 pouces.

Selon un article du Nikkei Asia publié le 23 octobre 2021, le gouvernement de la région de Tokyo a quant à lui déclaré vouloir abandonner ce système. Les fonctionnaires de la capitale japonaise amorceront une numérisation et une dématérialisation de l’intégralité des données dès cette année. En revanche, cela se fera progressivement.

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Un abandon très tardif

Il est souvent dit que le Japon se trouve entre tradition et modernité. Or, la technologie telle que nous la connaissons en 2021 n’a pas encore envahi tous les recoins du pays, notamment en ce qui concerne les administrations. Ces dernières s’attachent en effet à certaines procédures techniques et anciennes habitudes. Citons par exemple la récente volonté du gouvernement d’abandonner le fax, un appareil qui rend le télétravail difficile. Cette mesure a alors été formellement rejetée par de nombreuses personnes à travers le pays.

En revanche, l’abandon des disquettes aura bien lieu, si bien que les fonctionnaires devront se résoudre à s’adapter. Citons par exemple l’arrondissement tokyoïte de Meguro, où les fiches de paie des fonctionnaires étaient créées, puis stockées sur des disquettes. Ensuite, la banque recevait ces supports et traitait les données afin d’effectuer les virements. Seulement, voilà, l’entretien des lecteurs de disquettes coûtait très cher à la banque. Résultat : les factures d’entretien ont commencé à atterrir sur la table de l’administration elle-même.

Le changement que va opérer le gouvernement de la région de Tokyo arrive étonnamment tard. Il faut tout de même savoir que la dernière génération de disquettes (3,5 pouces) n’est plus produite depuis 2011. Sony en était le tout dernier fabricant. Cependant, ce type de support est utilisable indéfiniment et il en existe encore des millions en circulation.