La gestion de l’arsenal nucléaire américain se fait encore avec des disquettes !

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Vous souvenez-vous des disquettes ? L’ancêtre des CD, cartes mémoires et autres clés USB, apparu à la fin des années 60, serait toujours le moyen de faire fonctionner le système de gestion de l’arsenal nucléaire des États-Unis. Incroyable non ?

Cette révélation a été faite dernièrement par le Government Accountability Office (GAO), qui trouverait son équivalent en France : la Cour des Comptes. Le GAO était chargé de faire un bilan du parc informatique du gouvernement fédéral, et a indiqué que ce système d’une autre époque faisait partie des équipements que personne n’avait réussi à remplacer.

« Le système est toujours opérationnel parce que, pour résumer, il fonctionne encore » explique une porte-parole du Pentagone, qui tente d’expliquer pourquoi le système est encore utilisé, avant d’ajouter vouloir « prendre en compte les inquiétudes sur le risque d’obsolescence » et que « les disquettes doivent être remplacées avec un système plus moderne d’ici la fin 2017 ».

Concrètement, le Strategic Automated Command and Control System (SACCS) fonctionne encore avec des disquettes 8 pouces, c’est à dire celles de la toute première génération. Les deuxièmes et troisièmes générations ont été respectivement incarnées par les disquettes 5,25 pouces et 3,5 pouces, tandis que ces dernières, étant plus récentes, ont été les plus répandues et ce avant l’apparition des nouveaux supports de stockage de données.

Les différents format de disquette : 8 pouces (en noir), 5,25 pouces (en rouge) et 3,5 pouces (en jaune)

Les disquettes 8 pouces ont été créées par IBM en 1967, et le SACCS fonctionne toujours avec ce support ainsi qu’un ordinateur IBM Series-1, commercialisé pour la première fois en 1976. Une petite remarque au passage : ce matériel était déjà obsolète au même moment que le succès de la musique disco, c’est dire.

Photo d'époque de l'ordinateur IBM Series/1

Il faut savoir que les États-Unis dépensent près de 80 milliards de dollars pour les technologies de l’information, mais cette somme serait aux trois quarts destinée à « maintenir en fonctionnement les systèmes existants ». Le reste du budget servirait à moderniser ces systèmes, il est donc possible de comprendre pourquoi ces éventuelles avancées se font attendre.

Sources : Le MondeUberGizmo

Crédit photos : IBMWikipédia