États-Unis : quand le fax freine la réponse à l’épidémie de Covid-19 !

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Alors que les États-Unis sont le pays le plus touché par l’actuelle crise sanitaire, la logistique représente un véritable obstacle. En effet, de nombreuses données ne sont pas disponibles au format électronique. Or, celles-ci sont, entre autres, envoyées par… fax !

Un exemple déroutant

Avec plus de 3,8 millions de cas pour environ 140 000 décès, les États-Unis affichent le pire bilan Covid-19 du monde. Or, un article publié par le New York Times le 13 juillet 2020 explique comment la logistique peut freiner la réponse à l’épidémie dans divers endroits du pays. Le quotidien étasunien donne l’exemple du comté de Harris (Texas), où ont été enregistrés pas moins de 40 000 cas. Le fait est que le département de la santé publique de ce comté reçoit les résultats des tests par fax, sous la forme de centaines de pages ! Le Dr. Umair Shah, directeur exécutif du département, évoque une machine crachant du papier de manière constante.

Il faut également savoir que certains médecins envoient des fax directement au numéro du directeur. Par ailleurs, d’autres résultats de tests sont placés dans des enveloppes et directement apportés au département. Dans d’autres comtés texans, comme Austin et Travis, les autorités reçoivent un millier de fax par jour !

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Un système de santé fragmenté

Rappelons que depuis plusieurs semaines, les États-Unis effectuent un demi-million de tests par jour. Ceci est plutôt une bonne nouvelle. En revanche, le problème vient véritablement de la transmission des résultats. Le New York Times évoque un « système de santé fragmenté » caractérisé par un « mélange de technologies anciennes et nouvelles » ainsi que des « normes de données ne répondant pas aux besoins des épidémiologistes ».

Le fait est que ce problème est présent à l’échelle nationale. Environ 80 % des résultats font soit l’objet d’un envoi double, soit d’un envoi au mauvais service de santé. Évoquons également certains résultats avec des informations essentielles manquantes, telles que l’adresse ou le numéro de téléphone du patient.

Les autorités ont du mal à suivre

Bien qu’il existe des standards, la diversité des acteurs du secteur – hôpitaux, cliniques, laboratoires – est source de confusion. En somme, les autorités éprouvent de grandes difficultés à suivre le nombre de cas et à effectuer des recherches de contacts (contact tracing). Rappelons que le contact tracing est le processus d’identification des personnes susceptibles d’avoir été en contact avec une personne infectée.

Afin de gérer les flux, il faut donc faire avec les moyens du bord. L’exemple le plus surprenant est celui du département de la santé publique de l’État de Washington (Seattle). En effet, 25 membres de la Garde Nationale y ont été mobilisés pour aider à rentrer manuellement les données indisponibles au format électronique !