Covid-19 : le marché noir des kits de dépistage sur le dark web

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L’économie mondiale est aujourd’hui en berne en raison de la pandémie de Covid-19. Toutefois, certaines personnes tirent leur épingle du jeu, notamment sur le dark web. Sur cet Internet clandestin, les kits de dépistage se vendent aujourd’hui à prix d’or.

Des kits à plus de 10 000 dollars

Avec l’arrivée et la diffusion du coronavirus, il est assez rapidement apparu essentiel de tester la population. Si certains pays ont mis du temps à se mettre en action, les vendeurs sont actifs sur le dark web depuis le tout début de l’épidémie. Un article publié par Vice News le 16 septembre 2020 évoque les activités d’un vendeur étasunien anonyme renommé Jason, ayant littéralement « flairé » le filon.

Lors de la dernière semaine de janvier 2020, Jason commence à stocker des kits de dépistage Covid-19. Or, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’avait pas encore déclaré l’urgence mondiale concernant le coronavirus. L’intéressé ayant des contact en Chine a réussi à se procurer ces kits de dépistage – des tests sérologiques IgM/IgG – directement auprès d’usines en Allemagne et en Corée du sud.

Alors que l’épidémie totalisait seulement 8 000 cas dans moins d’une vingtaine de pays, Jason avait deviné que les kits de dépistage allaient rapidement faire l’objet d’une forte demande. Durant les premières semaines, l’homme a vendu des milliers de kits à des centres médicaux aux États-Unis et en Italie à 180 dollars pièce. Aujourd’hui, il vend ses kits à un prix de 11 000 dollars pièce.

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Crédits : jarmoluk/pixabay

Une histoire d’opportunités

Alors que le nombre de cas n’a cessé d’augmenter pour atteindre aujourd’hui un total de plus de 32 millions, la demande de produits de première nécessité n’a pas cessé d’accroître. Citons les masques, les désinfectants pour les mains, les respirateurs et bien sûr les kits de dépistage. Ceci s’explique notamment par le ralentissement des capacités de production et évidemment, la paralysie du commerce mondial.

Alors que la pandémie peine à disparaître, les vendeurs du dark web continuent de vendre leurs produits. Selon David Maimon, professeur de justice pénale et de criminologie, la réponse des gouvernements face à la pandémie a également ouvert la voie à des opportunités pour ces mêmes vendeurs. La crise concernant les kits de dépistage n’est d’ailleurs pas prête de s’estomper. De nombreux centres médicaux ont une capacité limitée et pratiquent des tests au compte goutte. Surtout, certains pays tels que le Zimbabwe ont récemment annoncé être en pénurie totale.

Les kits de dépistage ne sont d’ailleurs pas les seuls produits faisant la fortune de dizaines de vendeurs du dark web. En effet, les « faux » vaccins, les plaques d’hydroxychloroquine ou encore le sang de patients Covid-19 guéris font un tabac. David Maimon estime que les vendeurs se sont très bien adaptés à la pandémie. Ceux-ci ont en effet diversifié leur offre en ajoutant des produits qu’ils ne vendaient pas habituellement. Aujourd’hui, les kits de dépistage se vendent donc sur les mêmes plateformes que celles commercialisant des pistolets semi-automatiques et des drogues telles que l’ecstasy.