Face à un adversaire redoutable lui laissant en théorie peu de chances de survivre, le coléoptère bombardier abat sa dernière carte. Attaqué par une horde de fourmis, ou avalé par un crapaud, l’insecte se révèle être un sacré dur à cuire ! En effet, celui-ci est doté d’une arme chimique mortelle.
Un jet chimique terrible
Dans un article publié le 4 novembre 2019, le National Geographic évoquait le cas du coléoptère bombardier. En réalité, ce terme regroupe environ 500 espèces de la famille des carabidés (Carabidae). Le magazine a publié un extrait de reportage montrant un de ces coléoptères (pheropsophus jessoensis) aux prises avec de nombreuses fourmis. Comme chacun sait, un raid de fourmis peut s’avérer fatal pour de nombreuses proies. Effectivement, face à ce genre d’attaque, il est souvent impossible de s’en sortir !
Et pourtant, le coléoptère bombardier est parvenu à faire battre les fourmis en retraite ! Toutefois, ceci n’est pas un hasard dans la mesure ou cet insecte est capable de générer un jet chimique à une température de 100 degrés à une vitesse de 10 m/s !
Un véritable dur à cuire !
Le liquide en question est un mélange de deux substances, à savoir l’hydroquinone et le peroxyde d’hydrogène. Or, ces substances sont générées par deux glandes dotées d’un réservoir et d’une chambre d’explosion. Lorsque le coléoptère est attaqué, une valve entre les deux réservoirs s’active. Une goutte du premier réservoir est ensuite libéré dans la second, avant que la pression augmente. S’en suit une explosion au niveau de la queue, mitraillant les ennemis de liquide corrosif. Par ailleurs, il est bien question de « mitrailler » les ennemis puisque le processus évoqué est répété pas moins de 1000 fois par seconde !
Dans une étude publiée dans la revue Biology Letters en 2018, des chercheurs de l’Université de Kobe (Japon) avaient fait une découverte impressionnante. Même avalé par un crapaud, le pheropsophus jessoensis ne se laisse pas abattre pour autant. En effet, ce dernier libère son liquide mortel dans l’estomac du batracien !
Les chercheurs ont établi que dans 43 % des cas, le crapaud régurgitait le coléoptère, parfois même une heure suivant l’ingestion ! Comme le montrent les images ci-dessous, le coléoptère est tout à fait vivant et subir de séquelles. En revanche, ce dernier devra se débarrasser d’un épais suc gastrique.
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