Cartographie : le paysage mondial des réacteurs nucléaires

Crédits : Visual Capitalist / Agence internationale de l'énergie atomique

Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, nombreux sont les pays a avoir déclaré vouloir limiter cette technologie. Néanmoins, ce sentiment n’est pas universel. Une nouvelle cartographie dévoile les dernières tendances mondiales.

Un aperçu complet de la répartition de l’énergie nucléaire

Fin octobre 2020, le Japon rappelait son intention de rejeter dans la mer les eaux hautement radioactives issues de l’incident de Fukushima en 2011. Or, cet incident est le plus important depuis celui de Tchernobyl en 1986. Depuis, de nombreux pays ont réitéré leur intention de limiter voir abandonner cette source d’énergie. Néanmoins, l’énergie nucléaire continue sa progression et devrait devenir une source d’énergie essentielle dans les décennies à venir.

En août 2020, le média Visual Capitalist publiait une carte mettant en exergue le paysage mondial des réacteurs nucléaires. Celle-ci a été réalisée à l’aide des données du Power Reactor Information System de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le document visible ci-dessous donne un aperçu complet des zones où des réacteurs nucléaires sont opérationnels, en projet ou abandonnés.

paysage mondial des reacteurs nucléaires
Crédits : Visual Capitalist / Agence internationale de l’énergie atomique

De nouveaux réacteurs en Asie et au Moyen-Orient

Rappelons que l’an dernier, la capacité mondiale du nucléaire a baissé. En revanche, celle-ci alimentait tout de même 10 % de la capacité énergétique toutes sources confondues. Une augmentation est depuis survenue, lorsque le Japon a redémarré certains réacteurs et que les pays européens ont cherché à remplacer les réacteurs vieillissants. L’Europe apparaît comme étant encore et toujours la région la plus dépendante du nucléaire. Toutefois, l’Italie est le premier pays à fermer complètement ses centrales et l’Allemagne s’est engagée sur la même voie pour 2022. Quant à la France, celle-ci a entamé la fermeture de quatorze réacteurs nucléaires, un projet qui devrait se terminer d’ici 2035.

Il faut savoir que l’Europe et l’Amérique du Nord abritent toujours la majorité des réacteurs du monde, mais également les plus anciens, dont beaucoup sont en fin de vie. Cependant, l’essentiel de cette augmentation est le fait de la mise en service de nouveaux réacteurs en Asie ainsi qu’au Moyen-Orient. Citons notamment la Chine qui devrait bientôt pouvoir utiliser près de soixante réacteurs ou encore l’Inde, aspirant à entrer dans le Top 10 des plus grands producteurs mondiaux.

Un moyen de lutter contre le changement climatique

Évoquons également le fait que certains pays commencent à considérer le nucléaire comme un moyen de limiter les rejets de gaz à effet de serre (GES) et donc, de lutter contre le changement climatique. En effet, les réacteurs nucléaires ne produisent pas de GES. Ils sont également plus sûrs et plus performants (par unité d’électricité) que l’éolien et le solaire. Ainsi, ces pays tentent de développer leur capacité nucléaire ou réfléchissent à commencer l’exploitation de cette technologie.

Toutefois, les incidents du passé ont tout de même ouvert la porte au développement de réacteurs nucléaires miniatures. Plus faciles à gérer, ces Small Modular Reactor (SMR) visent à redynamiser le nucléaire et à lui faire peau neuve. Évoquons également le retour réacteurs à sels fondus sous l’impulsion d’une start-up particulièrement active dans le ravivement de cette technologie déjà connue : Elysium Technologies.