La société EDF et le Ministère de la Transition écologique et solidaire désirent stopper près d’une quinzaine de réacteurs nucléaires dans le pays d’ici à 2035. La première centrale visée est celle de Fessenheim, dont les réacteurs devraient être arrêtés dès cette année.
14 réacteurs concernés sur 7 sites
La loi de transition énergétique pour la croissance verte est à l’origine des Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE). Le rapport concernant la période 2019-2028, sa synthèse ainsi que le projet de décret associé ont été publiés le 3 février 2020 sur la plateforme du Ministère de la Transition écologique et solidaire.
Un des objectifs visés est de ramener la part du nucléaire en France de 75 % à 50 % en 2035. Pour ce faire, EDF a annoncé l’arrêt de 14 réacteurs pour cette échéance. Il faut savoir que la liste dressée concerne des centrales équipées de réacteurs de 900 MW. Il s’agit donc (hors Fessenheim) des plus âgés du parc nucléaire français, présents sur les sites de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin.
Une fermeture partielle des sites
La centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) – en service depuis 1978 – sera donc la première à faire l’objet de cette mesure. Promise pour 2016 par François Hollande, la fermeture de cette centrale interviendra durant l’été 2020. Au niveau de cette centrale jugée vétuste, il s’agit bien d’une fermeture totale. Néanmoins, ce n’est pas le cas des autres sites présents sur la liste. En effet, chacun des sept sites compte quatre réacteurs. L’objectif est donc de fermer seulement deux réacteurs par site, ce qui permettra de réduire de 25 % la part du nucléaire en France sans que les centrales ne mettent nécessairement la clé sous la porte.
Il faut savoir que cette mesure fait l’objet de critiques, notamment en ce qui concerne le calendrier des fermetures. Les réacteurs ciblés fermeront aux échéances de leur 5e visite décennale, c’est-à-dire entre 2029 et 2035. Seuls deux réacteurs fermeront en 2027 et 2028 dans le cadre des PPE. Selon l’association Sortir du nucléaire, presque tous les réacteurs seront alors prolongés jusqu’à cinquante ans voire plus, alors que certains équipements, comme les cuves, sont prévus pour durer seulement quarante ans.
Cette nouvelle intervient à un moment où des chercheurs étasuniens ont fait une découverte plutôt inquiétante. Selon eux, la méthode actuelle de conditionnement des déchets nucléaires ne serait pas très fiable. L’enfouissement de conteneurs en verre (ou céramique) et en acier causerait des interactions entre le contenant et le contenu sous certaines conditions, notamment à cause de l’humidité. Il est question d’une corrosion accélérée pouvant générer des fissures sur le verre, lui-même en contact avec l’acier.
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