En 2019, le Japon avait évoqué la possibilité de rejeter dans la mer les eaux hautement radioactives issues de l’incident de Fukushima en 2011. Peu après, cette simple proposition est devenue un véritable projet. Le gouvernement doit se prononcer durant les prochains jours concernant son application.
Une possibilité qui sera bien appliquée
En août 2019, le Japon avait évoqué la possibilité de rejeter dans la mer les eaux irradiées issues de la catastrophe nucléaire de Fukushima (tritium). À l’époque, la Corée du Sud s’était inquiétée d’une telle déclaration, notamment au niveau de l’impact environnemental d’une telle opération. En décembre 2019, ce qui n’était qu’une simple proposition s’est transformé en une solution privilégiée.
Comme l’explique The Japan Times dans un article du 16 octobre 2020, le pays stocke actuellement pas moins de 1,23 million de tonnes d’eau contaminée dans plus d’un millier de citernes à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima. Il s’agit d’une eau provenant de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs entrés en fusion en raison du tsunami. L’eau en question a fait l’objet d’un filtrage pour éliminer les radionucléides, mais le tritium y est toujours présent. Malheureusement, il est en effet impossible d’éliminer le tritium avec les techniques actuelles.
Un rejet des eaux prévu pour 2022
Le quotidien nippon indique que le gouvernement a jusqu’à la fin du mois d’octobre 2020 pour acter la solution d’un rejet en mer. Toutefois, selon le porte-parole du gouvernement Katsunobu Kato, le gouvernement n’a pas encore décidé du plan à suivre et du moment pour l’annoncer. Néanmoins, l’officiel a indiqué que la décision ne pouvait pas faire l’objet d’un report. L’objectif est d’éviter un retard dans les travaux de démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Citons également le fait que les capacités de stockage sur place devraient arriver à saturation mi-2022. Ainsi, l’opération de rejet en mer devrait se produire au plus tôt dans le courant de l’année 2022.
Il faut savoir que le rejet en mer est une solution ayant été privilégiée parmi d’autres. Le gouvernement japonais avait également pensé à évaporer ces eaux dans l’air ou à élaborer un plan de stockage sur du très long terme. De plus, les Japonais et plus précisément les habitants de la zone ont en grande partie un avis défavorable concernant le projet. Les pêcheurs et les agriculteurs de Fukushima pensent notamment que cette opération va encore un peu plus dégrader l’image de leurs produits auprès des consommateurs.