Cancer : une percée génétique sans précédent !

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Une cellule T attaque une cellule cancéreuse. crédits : photothèque scientifique

Des chercheurs ont analysé plus de 2 600 génomes de 38 types de tumeurs différents. C’est une véritable percée pour la lutte contre le cancer.

Pendant une décennie, plus d’un millier de chercheurs de 37 pays ont mené la plus grande étude génétique sur le cancer jamais réalisée. Ils ont alors séquencé les génomes de plus de 2 600 tumeurs correspondant à 38 types de cancers. Ces données très précieuses pourront à terme déboucher sur des traitements plus ciblés et plus efficaces. Il sera également possible de déceler la maladie beaucoup plus tôt qu’auparavant, améliorant ainsi les chances de survie des concernés.

Ces travaux, opérés dans le cadre du Pan-Cancer Project, ont été publiés ce mercredi sous la forme d’une vingtaine d’articles dans plusieurs revues médicales.

Une étude révolutionnaire

Plusieurs découvertes importantes ont été faites au cours de ces recherches. Les chercheurs ont notamment constaté une grande variation du nombre de mutations génétiques (qui provoquent la multiplication des cellules cancéreuses) impliquées dans tel ou tel cancer. Ils en ont observé de très peu dans certaines maladies observées chez les enfants par exemple, à plusieurs dizaines de milliers pour certains cancers du poumon.

Les chercheurs ont également enregistré plus de quatre-vingts processus capables d’entraîner cesdites mutations. Certaines sont liées à l’âge quand d’autres sont héritées ou liées à des facteurs de style de vie tels que la consommation d’alcool ou le tabagisme.

Cette étude a également révélé des similarités parfois surprenantes entre différents types de cancers. « Nous pouvons avoir un type de cancer du sein et de la prostate où les mutations du conducteur sont similaires« , souligne par exemple Joachim Weischenfeldt, de l’Université de Copenhague. « Cela signifie que la patiente atteinte d’un cancer de la prostate pourrait bénéficier du même traitement que celui que vous lui donneriez si elle avait un cancer du sein« .

À l’inverse, les chercheurs ont également parfois remarqué une grande variété des génomes dans les tumeurs cancéreuses. Autrement dit, deux patients souffrants d’un même cancer peuvent en réalité présenter des tumeurs très différentes sur le plan génétique.

Autre enseignement important : les premiers signes de cancer peuvent apparaître des années avant le diagnostic, voire même pendant l’enfance. « Cela signifie que la fenêtre permettant une intervention précoce est bien plus large que ce qu’on pensait« , explique Peter Campbell, du Wellcome Sanger Institute.

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Des cellules mutantes cancéreuses. Crédits : skeeze / Pixabay

Identifier les 99%

De manière générale, le fait de mieux appréhender les tumeurs cancéreuses du point de vue génétique pourra nous amener à mieux les combattre.

« Jusqu’à présent, la grande majorité des travaux ont porté sur la portion codante des protéines du génome« , explique Lincoln Stein, de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer au Canada. « C’est à peine 1% des informations disponibles. C’est comme essayer de monter un puzzle de 100 000 pièces alors qu’il vous manque 99% des pièces et qu’en plus vous n’avez pas la boîte avec l’image dessus pour vous guider. Ces nouvelles connaissances pourront nous permettre de développer de nouveaux outils pour détecter les cancers plus tôt, ainsi que des thérapies plus ciblées afin de traiter les patients plus efficacement« .

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