Une nouvelle technique pour restaurer la fertilité après un cancer

cancer
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Les femmes ayant subi des traitements lourds contre le cancer ont un risque élevé de développer une infertilité. Des chercheurs travaillent actuellement sur des moyens plus simples de la restaurer.

La prise en charge de certaines maladies implique le recours à des traitements potentiellement toxiques pour l’appareil reproducteur. Les personnes atteintes de cancers solides ou d’hémopathies malignes (cancers du sang) sont particulièrement concernées. Les chimiothérapies, la radiothérapie ou encore la chirurgie pelvienne peuvent en effet altérer le fonctionnement des ovaires, menaçant la possibilité d’avoir un enfant à l’issue desdits traitements.

Les femmes ont la possibilité de congeler du tissu ovarien. Leur transplantation après traitement permet alors de rétablir une fonction reproductrice complète. Néanmoins, la procédure n’est pas sans danger. Certains médecins s’inquiètent en effet du risque de réimplanter des cellules cancéreuses dans le corps des concernées.

« Si une femme a un cancer de l’ovaire ou une leucémie, vous ne voulez pas remettre ces tissus en place« , explique Kyle Orwig, de l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie. « La pire chose que vous puissiez faire est de redonner le cancer à un survivant« . C’est pourquoi depuis quelques années la chercheuse travaille sur une autre approche.

Implanter des follicules ovariens

Au lieu d’implanter du tissu ovarien, l’idée serait de n’implanter que les follicules, ces cellules qui contiennent et éventuellement libèrent des ovules dans les ovaires. Selon la chercheuse, la technique permettrait d’éviter l’implantation de nouvelles cellules cancéreuses.

Pour le moment, cette approche n’a été testée que chez les souris. Au cours d’une étude, Kyle Orwig et son équipe ont administré à quatre femelles des doses variables de deux médicaments de chimiothérapie qui provoquent l’infertilité chez l’Homme. Ils ont ensuite recueilli des follicules de souris donneuses qui n’avaient pas subi de chimiothérapie et les ont injectées dans les ovaires des premières souris. Au terme de cette étude, deux des quatre souris ont réussi à donner naissance à des petits.

En théorie, la chercheuse explique que cette approche qui semble donc fonctionner pourrait être utilisée immédiatement chez l’Homme. Malgré tout, elle prévoit de la tester en second lieu sur des singes.

femme enceinte
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Minimiser les risques de rejet

À terme, les chercheurs pensent que des follicules pourraient également être prélevés sur des donneuses humaines. L’avantage est que contrairement aux personnes qui bénéficient de dons d’organes qui doivent prendre des médicaments pour éviter les rejets de greffe, celles qui recevront des follicules pourraient ne pas en avoir besoin. Les risques seraient en effet beaucoup plus minimes.

L’approche pourrait également être utilisée pour injecter aux femmes leurs propres follicules stockés. La procédure serait similaire à celle déjà utilisée pour collecter les ovules pour la FIV. Autrement dit, une aiguille serait utilisée pour accéder aux ovaires en passant par le vagin. Néanmoins, au lieu de retirer du tissu ovarien, vous pourriez ne retirer que les follicules.

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