Quel est l’impact du réchauffement climatique sur la productivité au travail ?

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Une récente étude a quantifié l’impact du réchauffement climatique sur la productivité future du travail en extérieur. Les pays à faible revenu seront les plus durement touchés.

Le réchauffement global des températures, d’origine anthropique, transforme le visage de notre planète. Il y a des conséquences bien connues telles que la fonte des glaciers et la hausse du niveau de la mer. Ou encore la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, les ouragans ou les fortes précipitations. Mais il y a aussi des conséquences moins évidentes. Comme la baisse de productivité du travail.

Des pertes importantes

Yann Chavaillaz et Damon Matthews, experts en climat à la Concordia University, ont récemment tenté de quantifier cet impact. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur les recommandations de temps de repos d’exposition à la chaleur largement utilisées dans le monde. Ils ont ensuite associé ces données aux modèles de projections climatiques.

Les chercheurs ont alors calculé que chaque billion de tonnes de CO 2 émis pouvait entraîner une perte de PIB globale d’environ 0,5 %. Toujours selon ces calculs, nos émissions de C02 depuis la révolution industrielle pourraient avoir déjà entraîné des pertes économiques pouvant aller jusqu’à 2 % du PIB mondial.

Certains secteurs sont et seront bien évidemment plus concernés que d’autres. Les plus touchés sont les agriculteurs, les employés travaillant dans le domaine des industries extractives ou encore ceux travaillant dans les métiers de la construction.

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L’exposition à une chaleur excessive a des effets sur la productivité du travail. Crédits : Pixabay

Les pays à faible revenu les plus touchés

Des secteurs qui, par ailleurs, représentent environ 75 % de la production des pays à faible revenu, qui sont et seront les pays les plus durement touchés par la hausse des températures. Ce sont également ces pays qui seront les moins capables de mettre en place des mesures d’adaptation au réchauffement climatique. Comme la construction de nouveaux abris (zones d’ombre) et des structures permettant le renouvellement de l’air. Ou encore un accès à plusieurs litres d’eau par personne.

« Nous pouvons voir que chaque tonne supplémentaire de CO 2 que nous produisons aura un impact supplémentaire, et nous pouvons quantifier cette augmentation, expliquent les chercheurs. Cette étude peut donc nous aider à identifier des pays spécifiques qui subissent une part quantifiable des dommages économiques résultant des émissions que nous produisons ».

Ils citent en exemple les pays d’Asie du Sud-Est, du centre-nord de l’Afrique et du nord de l’Amérique du Sud, qui pourraient enregistrer des pertes de productivité neuf fois plus élevées que celles des pays à revenu élevé.

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