En Chine, des scientifiques ont indiqué que le « Shuanghuanglian » pouvait se montrer capable d’inhiber le coronavirus. La population s’est donc ruée sur les points de vente. Alors que ce remède traditionnel chinois semble ne rien pouvoir faire contre le virus, il est visiblement question de faire passer un message culturel au monde.
Un remède miracle
Le Shuanghuanglian (双黄连) est une sorte de liquide médicinal composé notamment de chèvrefeuille. Il s’agit d’un remède issu de la médecine traditionnelle chinoise. Or, ce produit est devenu introuvable depuis que l’Académie des sciences de Chine a fait une déclaration incroyable : le remède en question peut inhiber le coronavirus ! Après cela, les citoyens se sont rués sur les boutiques comme le montre la vidéo publiée par le quotidien The Paper, basé à Shanghai. Par ailleurs, des chercheurs de cette même académie s’intéressent également à une autre plante : la renouée du Japon (Reynoutria japonica).
Il s’avère que Pékin désire intégrer la médecine traditionnelle chinoise dans la lutte contre le coronavirus. Rappelons au passage que des milliers de personnes ont été envoyées en soutien vers les établissements de santé du Hubei. Or, plusieurs d’entre elles sont des experts en médecine traditionnelle chinoise.
Le message de Xi Jinping
Après ces déclarations, le scepticisme s’est largement fait sentir sur les réseaux sociaux et même dans certains médias. Comme l’explique Le Temps dans un article publié le 2 février 2020, l’organe de presse officiel du parti communiste lui-même – Le Quotidien du peuple – est intervenu. Ce média a mis en garde la population sur l’utilisation de remèdes traditionnels sans avis médical. Sur les réseaux, de nombreux Chinois ont ironisé sur le sujet.
Alors que la médecine traditionnelle chinoise n’a pas toujours très bonne réputation, l’enjeu semble ailleurs. C’est en tout cas l’avis de Fang Shimin, un écrivain local connu pour dénoncer régulièrement les arnaques scientifiques. Il faut savoir que le président chinois Xi Jinping est un fervent défenseur de la médecine traditionnelle, qu’il considère au même niveau que la médecine moderne. Par le biais de l’épidémie de coronavirus, la Chine tente donc de faire passer son message nationaliste mais surtout culturel.
Rappelons tout de même que, depuis 2019, la médecine traditionnelle chinoise figure dans la Classification internationale des maladies. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a donc cédé à des années de pressions exercées par la Chine, ce qui n’est pas au goût du Conseil scientifique des académies des sciences européennes (EASAC). Le désaccord se situe principalement au niveau du manque de preuves scientifiques de l’efficacité de ce genre de médecine.
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