Une loi va protéger les sites Apollo des futures missions lunaires

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Tranquility Base, le site d'atterrissage d'Apollo 11. Crédits : NASA

Préserver les sites lunaires des missions Apollo est désormais obligatoire sur le plan légal. Les États-Unis ont en effet promulgué une première loi obligeant les entreprises travaillant avec la NASA sur de nouvelles missions à rester à l’écart de ces zones visitées il y a plus de cinquante ans.

Les entreprises commerciales américaines et autres entités à la recherche de contrats, de subventions ou d’autres accords pour des activités lunaires menées pour ou en partenariat avec la NASA devront rester à l’écart des sites visités par les astronautes du programme Apollo entre 1969 et 1972 pour être éligibles au soutien demandé. Cette nouvelle loi a été promulguée le 31 décembre dernier.

« J’ai longtemps plaidé pour la préservation des artefacts d’Apollo, qui ont une profonde valeur culturelle, historique et scientifique non seulement pour les États-Unis, mais pour toute l’humanité« , a déclaré Eddie Bernice Johnson (D-TX), président du comité de la Chambre sur la science, l’espace et la technologie. « Il est important que la NASA et les États-Unis montrent la voie en guidant un comportement responsable dans l’espace, et cette législation visant à préserver notre patrimoine humain dans l’espace est, en soi, un petit pas dans la pratique de ce leadership« .

Une exploration durable de la Lune

Cette nouvelle loi, The One Small Step to Protect Human Heritage in Space Act, s’inscrit dans la volonté de la NASA d’explorer et d’exploiter le sol lunaire de manière durable dans le cadre de son programme Artemis. Les sites désormais protégés sont les suivants : la Mer de la Tranquillité (mission Apollo 11, 1969), l’Océan des tempêtes (mission Apollo 12, 1969), le cratère Fra Mauro (mission Apollo 14, 1971), le cratère Béla (Apollo 15, 1971), le cratère Descartes (Apollo 16, 1972) et la vallée Taurus-Littrow (Apollo 17, 1972).

Parmi les entreprises concernées pour le moment figurent notamment Intuitive Machines, Astrobotic et Masten Space Systems qui ont toutes signé des contrats dans le cadre de l’initiative Commercial Lunar Payload Services de la NASA pour fournir des charges utiles scientifiques à la surface de la Lune. La loi s’appliquera également à SpaceX, Blue Origin ou Dynetics, en lice pour développer des systèmes d’alunissage humain pour le programme Artemis.

Notons également que cette législation, telle que promulguée, donne la possibilité à l’administrateur de la NASA de lever les restrictions d’accès aux sites Apollo si les raisons de le faire sont légitimes et ont une valeur historique, archéologique, anthropologique, scientifique ou technique significative.

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Le rover d’Apollo 17. Crédits : NASA

Rappelons enfin que la NASA prévoit toujours de reposer les pieds sur la Lune dès 2024. En revanche, certains experts jugent cette échéance trop ambitieuse. Le nouveau président élu Joe Biden pourrait d’ailleurs bientôt assouplir ce calendrier et donner une année ou deux supplémentaires à l’agence américaine pour atteindre cet objectif.