Les glaciers suisses ont perdu 10 % de leur volume en seulement 5 ans

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Crédits : Needpix.

Certains glaciers sont plus vulnérables que d’autres aux effets du changement climatique. C’est par exemple le cas de ceux de la chaîne Alpine. Récemment, un rapport de la Commission d’experts sur les réseaux de mesure cryosphérique de l’Académie des sciences naturelles a révélé des chiffres inquiétants en ce qui concerne la situation des Alpes suisses.

Le rapport publié ce mardi repose sur l’analyse de 20 glaciers suisses représentatifs. Il indique que ces derniers ont perdu pas moins de 10 % de leur volume entre 2015 et 2019. Une vitesse de fonte sans équivalent depuis le début des observations. Les séries de mesures couvrant plus d’un siècle, il va sans dire que les chiffres avancés sont très inquiétants.

2 % du volume perdu au cours des 12 derniers mois

Malgré l’hiver et le printemps froids et enneigés qu’a connu l’année 2019 en Suisse, l’été caniculaire qui a suivi a rapidement fait fondre l’excédent de poudreuse. Aussi, au cours des 12 derniers mois, c’est 2 % du volume des glaciers qui a été perdu. Ce sont surtout ceux au nord et à l’est de la chaîne qui ont été touchés, avec une perte d’épaisseur de 1 à 2 mètres. Sans la couche de neige protectrice, cette dernière aurait été bien plus lourde encore – à l’image des 2 années précédentes.

Pertes annuelles de volume des glaciers suisses en barres grises et en en %. Volume effectif en bleu et en kilomètres cube. Crédits : @matthias_huss.

Rappelons que depuis le début du XXe siècle, plus de 500 petits glaciers ont déjà disparu des Alpes suisses. Récemment, une marche funèbre a même été organisée de façon symbolique suite à l’extinction du glacier du Pizol – lequel fut particulièrement étudié par les chercheurs. Or, la tendance devrait s’accélérer de plus belle si rien n’est fait pour limiter le réchauffement planétaire. Plus de 90 % des glaciers alpins risqueraient alors de disparaître d’ici la fin du siècle.

Une situation analogue pour les Pyrénées 

Notons que la situation est tout aussi critique du côté de la chaîne pyrénéenne. En effet, le recul des glaciers se montre plus rapide que prévu. À ce rythme, il ne restera quasiment plus aucun amas de glace dans le paysage franco-espagnol d’ici à 2050.

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Le Grand glacier d’Aletsh dans les Alpes Suisses. Crédits : Frank Paul, University of Zurich.

Il va sans dire que la disparition de ces sentinelles du climat a des implications fort concrètes. Et ce aussi bien en ce qui concerne l’environnement que la vie socio-économique – apports et retenues d’eau, hydroélectricité, tourisme, etc.

Par ailleurs, la diminution des surfaces réfléchissantes que sont la glace et la neige favorise l’augmentation locale de la température. Un cercle vicieux qui s’ajoute à l’inertie du processus de recul des glaces. Ainsi, une fraction des glaciers encore présents est déjà condamnée. Espérons que nos sociétés agiront de sorte à ce que la situation s’aggrave le moins possible.

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