L’administration américaine autorise de nouveau l’utilisation de bombes de cyanure destinées à tuer les espèces considérées comme « nuisibles » par les éleveurs. Une décision qui ne passe pas auprès des défenseurs de la cause animale.
Il y a deux ans, un jeune garçon promenait son chien Casey, un Labrador de trois ans, aux abords de la ville de Pocatello, dans l’Idaho (États-Unis), lorsqu’il tomba sur un étrange objet dépassant du sol. Curieux, le jeune homme voulut alors le toucher. Après une simple manipulation, il se retrouva soudainement aspergé d’une poudre orangée. Se précipitant dans la neige pour se rincer le visage, il découvrit alors son chien, inerte sur le sol, la gueule pleine de mousse. Curieux lui aussi, l’animal avait mordu le dispositif quelques secondes auparavant. Le jeune garçon a survécu, mais le chien est mort quelques minutes plus tard, victime d’un piège M-44.
Des bombes de cyanure
Ces dispositifs sont en réalité des « bombes de cyanure » utilisées par certaines agences fédérales pour tuer les coyotes, renards et autres animaux sauvages considérés comme « nuisibles » par les éleveurs et agriculteurs. L’idée est simple : un objet sort du sol et, une fois mordu par un animal curieux, du cyanure de sodium se retrouve aspergé dans sa gueule, tuant l’animal en quelques minutes. Suite à plusieurs accidents, ces dispositifs étaient interdits aux États-Unis depuis quelques mois. Mais l’Environmental Protection Agency (EPA) – sous la pression du lobby des éleveurs – vient de relever cette interdiction.
« Incroyablement dangereux »
L’utilisation de ces pièges est donc de nouveau autorisée dans tout le pays, au moins jusqu’en 2021. Une décision qui ne passe bien évidemment pas auprès des défenseurs de la cause animale. « Ils sont incroyablement dangereux pour les gens, leurs animaux de compagnie et les espèces menacées. Trop dangereux pour être utilisés », a dénoncé jeudi l’association Center for Biological, en Arizona. On apprend en effet que ces pièges auraient tué plus de 6 000 animaux dits « nuisibles » en 2018, mais également plusieurs centaines d’espèces menacées ou d’animaux domestiques.
L’EPA, de son côté, communique une ré-autorisation à titre « provisoire », avec de nouvelles restrictions. Les M-44 ne pourront par exemple plus être placés à moins de 30 mètres d’une route ou d’un chemin public (contre 15 mètres auparavant). Des panneaux d’avertissement devront également être visibles à un maximum de 4,5 mètres de chaque dispositif (contre 7,5 mètres auparavant).
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