Les bébés nés par césarienne présentent un microbiome intestinal différent

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De nouvelles recherches constatent que le mode d’accouchement – voie vaginale ou césarienne – influence la composition bactérienne dans les intestins des nourrissons. Mais tout semble se rétablir après 12 mois. 

Quand et comment se forme le microbiome intestinal d’un bébé ? Certains considèrent l’utérus comme stérile, suggérant ainsi que les bactéries intestinales commencent à s’implanter pendant la naissance. D’autres suggèrent que plusieurs espèces bactériennes peuvent être trouvées dans le placenta et le liquide amniotique. Autrement dit, que la composition de la flore intestinale se ferait plus en amont. Tout le monde n’est pas d’accord, donc. Ce que nous confirme cette nouvelle étude, en revanche, c’est que le mode de naissance – par césarienne ou par voie vaginale – influence le développement du microbiome des nourrissons. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature.

Des bactéries pathogènes retrouvées après la césarienne

Pour ces travaux, des chercheurs du Wellcome Sanger Institute et de l’University College London ont étudié les compositions intestinales de 600 bébés en analysant leurs selles. Certains étaient nés par voie naturelle, d’autres par césarienne. Il est alors très vite ressorti une différence entre les deux groupes de nourrissons. « Il s’agit de la plus grande enquête génomique sur les microbiomes des nouveau-nés menée à ce jour, explique Trevor Lawley, principal auteur de l’étude. Nous avons découvert que le mode d’accouchement avait un impact important sur les populations de bactéries intestinales ».

Ces recherches ont par ailleurs souligné que les nourrissons nés par voie naturelle ne présentaient finalement que très peu bactéries transmises par la mère. Ce qui suggère que le microbiome d’un bébé n’est finalement pas influencé directement par le contact direct avec le vagin de la maman. Pour les bébés nés par césarienne, les chercheurs ont identifié de nombreuses bactéries retrouvées généralement en milieu hospitalier. Dont certaines étaient résistantes aux anti-microbiens.

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Des différences qui s’estompent avec le temps

On ne sait pas pour le moment si le fait de présenter ce type de bactéries à la naissance peut être préjudiciable pour l’enfant. Il a en effet été démontré que ceux nés par césarienne présentent un risque (légèrement) plus important de développer un diabète de type 1, des allergies ou de l’asthme. Ils seraient également plus sujets à l’obésité. Difficile en revanche de dire si ces conditions peuvent être liées à la formation initiale du microbiote intestinal du nourrisson.

Ce qu’a néanmoins révélé le suivi des analyses, c’est que ces différences entre les deux compositions intestinales s’estompaient avec le temps. « Notre étude a montré que, à mesure que les bébés grandissent et absorbent les bactéries qui les entourent, leurs microbiomes intestinaux se ressemblent davantage, note en effet Nigel Field, co-auteur de l’étude. Après le sevrage, ces différences se sont quasiment toutes estompées ».

Si tout semble rentrer dans l’ordre au bout de quelques mois donc, il serait tout de même intéressant de continuer à suivre les mêmes sujets sur plusieurs années. Le but serait alors de savoir si oui ou non le fait de présenter un microbiome différent à la naissance peut influencer le risque de maladies plus tard dans la vie.

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