Pourquoi l’OMS appelle à une réduction des naissances par césarienne

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Nouveau-né après une césarienne. Crédits : Wikipedia

Le nombre de césariennes aurait considérablement augmenté depuis quelques années dans le monde entier. Une tendance jugée alarmante par l’OMS, qui appelle à une réduction de ces pratiques dès lors que les conditions sont favorables à des accouchements par voie naturelle.

Peur du travail ou des lésions du plancher pelvien, il semble que la césarienne soit dangereusement surexploitée dans les pays à revenus moyens et élevés, révèle une étude publiée dans The Lancet. Le taux de césariennes aurait ainsi quasiment doublé depuis le début du siècle, passant de 12 % de toutes les naissances en 2000 à 21 % en 2015. Si ces opérations restent nécessaires dans certains cas mettant en danger l’intégrité physique de la mère et de l’enfant, beaucoup sont donc jugées inutiles. Elles exposent les principales intéressées à des risques évitables, avertit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« La grossesse et le travail sont des processus normaux, qui se déroulent sans risque dans la plupart des cas, explique en effet Marleen Temmerman, gynécologue et professeure à l’Université Aga Khan du Kenya, et à l’Université de Gand, en Belgique. La forte augmentation de l’utilisation de césariennes – principalement dans des environnements plus riches à des fins non médicales – est préoccupante en raison des risques associés pour les femmes et les enfants ».

Car les césariennes – aussi importantes soient-elles dans certains cas – ne sont pas sans risques. Comme après toute opération chirurgicale, un rétablissement complet prend du temps, beaucoup plus que suite à une naissance par voie naturelle. Par ailleurs, les femmes sont également sujettes à des risques de complications telles que des saignements, ou des grossesses extra-utérines.

« La césarienne est un type de chirurgie majeure qui comporte des risques qui nécessitent une attention particulière, poursuit Jane Sandall, experte en santé maternelle au King’s College de Londres (Royaume-Uni). L’utilisation croissante des césariennes à des fins non médicales pourrait entraîner des complications évitables, et nous préconisons que les césariennes ne soient utilisées que si elles sont médicalement nécessaires ».

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), estime de son côté que 10 à 15 % de toutes les naissances nécessitent une césarienne. Ni plus, ni moins. Il en ressort pourtant aujourd’hui que 25 % des pays les plus pauvres sous-utilisent les césariennes, tandis que 60 % des pays moyens et riches en abusent. « Dans les cas de complications, les césariennes sauvent des vies et nous devons améliorer l’accessibilité dans les régions les plus pauvres, en rendant les césariennes universellement accessibles, poursuit la médecin. Mais nous ne devrions pas en abuser ».

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