Une entreprise australienne, nommée Vow, a annoncé avoir utilisé de l’ADN d’un mammouth pour fabriquer une boulette de viande. En créant des viandes à partir d’animaux inhabituels et disparus, la société entend promouvoir les alternatives aux sources de viande traditionnelles.
Qu’est-ce que la viande cultivée ?
La viande cultivée en laboratoire, également connue sous le nom de viande propre, in vitro ou cellulaire, est une technologie émergente qui consiste à produire de la viande à partir de cellules animales. Cette méthode de production a le potentiel de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’impact environnemental de l’élevage industriel tout en améliorant le bien-être animal.
La viande cultivée en laboratoire est produite en prélevant des cellules animales, telles que des cellules musculaires, et en les faisant se multiplier dans un environnement de culture artificiel. Les cellules sont alimentées avec des nutriments tels que des acides aminés, des sucres et des minéraux afin de stimuler leur croissance et leur multiplication. Au fil du temps, elles se développent en une masse de tissu musculaire qui peut ensuite être récoltée, traitée et préparée comme de la viande traditionnelle.
De nombreuses entreprises travaillent déjà sur des substituts à la viande conventionnelle, comme le poulet, le porc et le bœuf. Ici, la société australienne Vow vise à mélanger et assortir des cellules d’espèces non conventionnelles pour créer de nouveaux types de viande.
De la « viande de mammouth »
Pour créer leur fameuse boulette, les chercheurs ont utilisé la séquence d’ADN d’une protéine musculaire de mammouth dont ils ont comblé les lacunes avec de l’ADN d’éléphants. Les tissus musculaires ont ensuite été cultivés à l’intérieur de myoblastes prélevés sur des moutons, rapporte The Guardian. Les myoblastes sont des cellules souches qui se différencient en cellules musculaires.
L’ensemble du processus a pris quelques semaines.

L’équipe aurait ici choisi le mammouth (que certains aimeraient ramener à la vie), car il symbolise une perte de diversité et le changement climatique.
En plus des viandes plus traditionnelles, comme le poulet et le bœuf, l’équipe a déjà parlé du potentiel de création de viande de zèbre, ainsi que de viande de yak et de tortue des Galapagos. Elle n’exclut pas non plus d’utiliser un jour d’autres espèces encore plus exotiques. « La séquence de collagène du T. Rex est assez bien décrite« , souligne par exemple James Ryall, le directeur scientifique de Vow. « Donc, vous pourriez en théorie créer un supplément à base de collagène en utilisant du T-Rex« .
À terme, les scientifiques espèrent réduire les coûts de fabrication dans le but de rendre ces viandes cultivées plus compétitives. En attendant, ils aimeraient se concentrer sur les restaurants gastronomiques susceptibles de vouloir proposer ces alternatives à leurs clients moyennant un « petit supplément ».