De nouvelles observations suggèrent la présence d’un champ magnétique autour de l’exoplanète rocheuse YZ Ceti b. Cette exoplanète orbite autour d’une étoile à environ douze années-lumière de la Terre. Il s’agit de la première détection possible d’un champ magnétique sur une planète au-delà de notre système solaire, selon une étude publiée dans la revue Nature Astronomy. En quoi cette nouvelle est-elle prometteuse ?
Le champ magnétique terrestre est produit par les mouvements de convection dans le noyau externe en fusion de la Terre. La structure est inclinée par rapport à son axe de rotation, ce qui signifie qu’elle n’est pas parfaitement alignée avec l’axe géographique. Responsable de la plupart des effets observables du magnétisme sur notre planète, il est surtout d’une grande importance pour la vie telle que nous la connaissons, la protégeant des rayons solaires nocifs et des particules cosmiques en les déviant dans l’espace.
Hormis la terre, d’autres objets du système solaire ont également un champ magnétique. C’est notamment le cas des planètes géantes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), en raison de leurs noyaux liquides et de leur rotation rapide. Ganymède, la plus grande lune du système solaire, en a un également. En revanche, Mars, Vénus et Mercure n’en ont plus. Qu’en est-il des planètes extrasolaires ?
Jusqu’à présent, aucune exoplanète connue ne semblait en avoir un. Récemment, des chercheurs ont néanmoins peut-être identifié l’une de ces structures autour de l’exoplanète rocheuse YZ Ceti b. Cette petite planète est située à environ douze années-lumière de la Terre. C’est l’une des plus proches connues.
Une piste prometteuse
YZ Ceti b n’est pas une planète habitable, car elle est beaucoup trop proche de son étoile (une année sur place dure deux journées terrestres). Les auteurs ont néanmoins ciblé cette planète pour deux raisons. D’une part, nous savons qu’elle est rocheuse et d’autre part, le fait qu’elle soit très proche de son étoile augmente les chances que les champs magnétiques des deux objets interfèrent l’un avec l’autre, ce qui réduit les risques de signaux confondants.
En s’appuyant sur le Very Large Array, un observatoire de radioastronomie à longueur d’onde centimétrique situé dans le sud-ouest des États-Unis, les chercheurs ont capté des sursauts radio réguliers de 3 GHz qui proviennent selon eux d’interactions entre le champ magnétique de la planète et les particules chargées autour de l’étoile.

Les astronomes reconnaissent que quelque chose d’autre pourrait être à l’origine du signal qu’ils ont capté. Pour confirmer leur explication, ils devront démontrer que les étoiles sans planètes aussi proches ne produisent pas de sursauts radio similaires. Cependant, la découverte rend plus probable que le champ terrestre ne soit pas une valeur aberrante.
« Cette recherche montre non seulement que cette exoplanète rocheuse particulière a probablement un champ magnétique, mais elle fournit une méthode prometteuse pour en trouver plus« , souligne Joe Pesce, de l’Observatoire national de radioastronomie (NRAO). Or, la recherche de mondes potentiellement habitables ou porteurs de vie dans d’autres systèmes solaires dépendra en partie de notre capacité à déterminer si les exoplanètes rocheuses semblables à la Terre ont réellement des champs magnétiques.
