Tout comme sur Terre, les saisons changent également sur d’autres planètes, dont Uranus. Des photographies du télescope spatial Hubble, publiées ce jeudi, fournissent plus de détails permettant d’examiner les conditions climatiques changeantes sur l’étrange géante de glace.
Septième planète du système solaire, Uranus est située à une distance d’environ 2,8 milliards de kilomètres du Soleil. Découverte en 1781 par l’astronome britannique William Herschel, c’est également la troisième plus grande planète du système solaire après Jupiter et Saturne.
Cette planète est principalement composée de glace d’eau, d’ammoniac et de méthane, tandis que son noyau est probablement constitué de roche et de métal. L’atmosphère d’Uranus est quant à elle principalement composée d’hydrogène et d’hélium (environ 15%) avec de petites quantités de méthane. C’est d’ailleurs ce dernier qui confère à Uranus sa couleur bleu-vert distincte.
Nous savons également qu’Uranus tourne sur elle-même d’est en ouest dans une orientation presque perpendiculaire au plan de l’écliptique. Cette inclinaison inhabituelle lui donne des saisons très longues qui durent environ 21 années terrestres chacune. Par ailleurs, ce corps céleste complète un tour du Soleil en 84 années terrestres.
L’étude de la saisonnalité d’Uranus prend donc un certain temps, de notre point de vue. « C’est si long qu’aucun être humain ne peut espérer l’étudier directement« , note en effet l’astronome américaine. Celle-ci rappelle que bien qu’Uranus ait été découverte il y a 242 ans, les instruments sophistiqués n’existaient pas à cette époque. Les détecteurs électroniques capables de mesurer avec précision la luminosité de la planète ne sont apparus qu’à partir des années 1950.
Quelle est cette grosse tache blanche ?
Les mesures de luminosité à long terme suggèrent depuis que l’hémisphère nord d’Uranus, émergeant maintenant dans la lumière du soleil, est plus lumineux que l’hémisphère sud. Est-ce dû à une différence d’épaisseur des nuages ou à leur chimie ? Une photo capturée récemment par Hubble en 2022, comparée à une autre photo prise en 2014 (sept ans après son équinoxe de printemps), pourrait permettre aux chercheurs d’y voir un peu plus clair.
Comme vous pouvez le voir, en 2014, plusieurs tempêtes avec des nuages de cristaux de glace de méthane encerclaient les latitudes nord moyennes. Huit ans plus tard, en 2022, une brume est apparue au-dessus du pôle nord, enroulée par plusieurs petites tempêtes (regardez l’anneau mince pour avoir une idée de la façon dont l’orientation d’Uranus a changé). Les causes de cette évolution pourraient inclure des changements dans les vents et les processus chimiques.
Le solstice d’été de l’hémisphère nord de la planète (lorsque le soleil brillera quasi directement au pôle nord) aura lieu en 2028. Les images de Hubble, ainsi que du James Webb Telescope, aideront alors les astronomes à mieux caractériser ces changements.