Australie : les « renards volants » meurent en masse à cause de la chaleur extrême

renards volants
Crédits : S. Rohrlach / Flickr

Depuis plusieurs mois, la situation est catastrophique en Australie en raison des chaleurs extrêmes et des incendies. De nombreux animaux ont péri et les renards volants à tête grise ne font pas exception. Pire encore, cette espèce particulièrement sensible meurt en masse dans le pays.

Une véritable hécatombe

Depuis septembre 2019, les incendies ont ravagé environ cinq millions d’hectares de forêt en Australie. Cette catastrophe a causé la mort d’environ 480 millions d’animaux. Ces incendies ravageurs sont causés par une chaleur extrême et bien trop précoce pour la saison. Dans un article du National Geographic publié le 7 janvier 2020, la situation des renards volants à tête grise (pteropus poliocephalus) a été évoquée.

Le Yarra Bend Park de Melbourne détient pas moins de 30 000 renards volants à tête grise. Revenant de leur migration hivernale, ces dernières ont connu un début de printemps austral assez normal. Malheureusement, il a fait trop chaud trop vite comme l’explique le biologiste Stephen Brend chargé de leur observation. À la fin du mois de décembre 2019, des températures frôlant les 45°C dans le parc ont décimé pas moins de 4 500 spécimens en seulement trois jours !

renard volant
Crédits : Dave Irving / Flickr

La « génération 2019 » pourrait être perdue

Comme le rappelle le magazine, la chaleur extrême peut être aussi mortelle que les incendies pour les animaux endémiques d’Australie. Il s’agit d’ailleurs de l’été le plus chaud et le plus sec de l’histoire du pays. Dans le cas des renards volants à tête grise, ceux-ci sont classés comme « vulnérables » à l’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Il ne s’agit pas d’un cas critique, mais tout pourrait basculer rapidement.

Stephen Brend a indiqué que la colonie de renards volants à Adélaïde avait encore plus souffert. En effet, plusieurs milliers de petits sont morts de la chaleur entre les mois de novembre et janvier. Dans plusieurs perchoirs situés dans la région de Sydney et à plusieurs endroits de Nouvelle-Galles-du-Sud, des milliers de spécimens ont également péri. Or, ceci n’est pas un hasard, car les températures ont parfois avoisiné les 50°C !

Selon Justin Welbergen, président de l’Australasian Bat Society, la chaleur extrême et les incendies ont fragilisé toute la côte est australienne. Or, il s’agit là de zones habituellement humides servant de refuge à ses animaux. Alors que de nombreux petits ont déjà disparu, il se pourrait bien que toute la « génération 2019 » soit décimée. Malheureusement, les petits sont en effet bien plus vulnérables à la chaleur que les spécimens adultes.

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