100 secondes avant l’apocalypse

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Crédits : NASA

Nous sommes à 100 secondes avant minuit sur l’horloge de l’apocalypse, qui symbolise depuis 73 ans l’imminence d’un cataclysme planétaire.

L’horloge de la fin du monde (Doomsday Clock) est un concept créé peu de temps après le début de la guerre froide. Sur cette horloge fictive, minuit représente la fin du monde. Tous les ans depuis 1947, des chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists ajustent l’heure affichée dans le but de refléter l’état de menaces qui pèsent sur l’humanité.

Au départ n’étaient abordés que les risques nucléaires inhérents aux relations tendues entre les États-Unis et l’Union Soviétique, mais depuis plusieurs décennies d’autres formes de risques sont considérées. Citons le réchauffement climatique, ou les cyber-guerres, par exemple.

« Le monde doit se réveiller« 

L’année dernière (et l’année d’avant), il était 23h58 sur l’horloge de l’apocalypse. Pour justifier leur point de vue, les chercheurs avaient évoqué les tensions entre les États-Unis et la Russie, jugées « inacceptables« , des « problèmes non résolus avec la Corée du Nord« , ou encore « la décision du président Trump d’abandonner l’accord nucléaire avec l’Iran« . Sans oublier l’urgence climatique face à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés.

Mais depuis, la situation a évolué. C’est pourquoi les chercheurs ont décidé d’avancer l’heure d’encore 20 secondes.

« La Doomsday Clock est un indicateur mondialement reconnu de la vulnérabilité de notre existence, explique Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et Haut-Commissaire des droits de l’homme Nations unies. C’est une métaphore soutenue par un examen scientifique rigoureux. Ce n’est pas une simple analogie. Nous sommes maintenant à 100 secondes de minuit, et le monde doit se réveiller« .

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Jerry Brown, Mary Robienson et Banki Moon ont mis à jour l’horloge de l’apocalypse. Crédits : BAS

« Nous avons normalisé un monde très dangereux« 

Pourquoi avancer l’heure ? Parce que selon les chercheurs, ce qui apparaissait il y a deux ans comme une simple « anomalie » se présente aujourd’hui comme une réalité apparemment durable. « Nous avons normalisé un monde très dangereux » souligne en effet Mary Robinson.

Outre les conflits qui opposent encore aujourd’hui les États-Unis et le pouvoir iranien, les chercheurs évoquent également la guerre de la désinformation, ou encore le développement de systèmes d’intelligence artificielle et d’armes hypersoniques de plus en plus sophistiquées.

Pendant ce temps, les températures mondiales continuent d’augmenter, déstabilisant l’équilibre des écosystèmes.

Si les chercheurs se félicitent de voir la jeunesse mondiale se mobiliser face à l’urgence climatique, ils dénoncent en revanche la non-réponse des politiques. Les dirigeants mondiaux semblent en effet incapables de s’entendre sur la marche environnementale à suivre pour tenter de redresser la situation. En témoigne l’échec cuisant des négociations lors du sommet de la COP25, tenue à Madrid en décembre dernier.

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