En cas d’apocalypse, cette petite créature pourrait être la dernière survivante

Impacts d’astéroïdes, étoiles explosives, rayonnement intense… il existe toute une variété d’événements astronomiques qui pourraient mener à notre perte sans parler de la destruction de tous les écosystèmes mondiaux. Mais il existe un animal qui se fiche royalement de tous ces « détails » : le tardigrade.

Le tardigrade, un animal microscopique connu pour sa résistance, serait en effet capable de survivre à toutes les apocalypses. Cet étrange animal boudiné à huit pattes griffues ne paye pourtant pas de mine avec son demi-millimètre de longueur, mais pourrait « survivre jusqu’à la mort du Soleil », affirme une étude publiée ce vendredi dans la revue Scientific Reports. Le tardigrade peut donc espérer vivre encore pendant « au moins 10 milliards d’années », soit bien plus longtemps que l’espèce humaine.

Sur Terre vous le retrouverez partout, du fond de l’océan au sommet de l’Himalaya en passant par votre jardin. La prochaine fois que vous sortirez les poubelles, ils seront probablement là à contempler votre faiblesse apparente. Facile pour cet indestructible. L’animal est en effet capable de survivre pendant trente ans sans manger ni boire. Il peut endurer des températures extrêmes, allant de -272 °C jusqu’à 150 °C pendant quelques minutes. Il peut même vivre dans les profondeurs marines comme dans le vide glacial de l’espace. Autant dire que nous faisons pâle figure aux côtés du tardigrade : « Sans notre technologie qui nous protège, l’Homme est une espèce très fragile. De petits changements dans notre environnement peuvent avoir des conséquences dramatiques pour nous », relève Rafael Alves Batista, de l’Université d’Oxford, coauteur de l’étude. « Il y a beaucoup d’espèces plus résistantes sur Terre. La vie est susceptible de se poursuivre bien après notre disparition », souligne-t-il.

Crédits : Wikimedia Commons

Les chercheurs ont en effet étudié les chances de survie du tardigrade en simulant diverses catastrophes. Ils ont passé tous les tests ou presque. Ils ont considéré trois types d’événements astronomiques qui pourraient éventuellement voir la fin d’un certain nombre d’espèces sur Terre : un gigantesque impact d’astéroïde, l’explosion d’une supernova et des rayons gamma. Seuls les astéroïdes vraiment massifs susceptibles de faire bouillir les océans pourraient menacer les tardigrades si l’on en croit l’étude.

Pour élever la température des océans de notre planète au point de les faire bouillir, les chercheurs estiment qu’il faudrait un astéroïde d’une masse supérieure à 1,7 × 10 ^ 18 kilogrammes, percutant la Terre de plein fouet. Il n’existe que 17 astéroïdes de cette taille dans notre entourage et aucun n’a pour le moment prévu de visiter notre planète. L’onde de choc produite par une supernova à moins de 0,1 année-lumière (0.04 parsec) suffirait à faire évaporer les océans, certes, mais cet événement ne se produira probablement pas avant quelques milliards années. Concernant les rayons gamma, il faudrait que ceux-ci soient émis par une étoile située à moins de 45 années-lumière pour monter les océans à leur point d’ébullition, encore une fois un scénario très improbable. D’un autre côté, il est possible que des événements plus petits puissent déclencher des réactions en chaîne qui pourraient conduire lentement à d’autres événements désastreux. Vénus ne s’est pas transformée en enfer en une nuit par exemple.

Les tardigrades survivront. Bien sûr, ils pourraient être tous seuls et éventuellement réduits à des corps momifiés étalés sur une roche stérile, mais il n’y a pas de petite victoire comme on dit. La résistance des tardigrades aux événements cosmiques semble en tout cas « démontrer qu’une fois qu’elle a démarré, la vie est difficile à éliminer complètement », souligne David Sloan, de l’Université d’Oxford, coauteur de l’étude. Ce constat nourrit l’espoir de trouver un jour de la vie ailleurs que sur notre planète. « Il est possible qu’il y ait d’autres espèces résistantes ailleurs dans l’univers ».

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