Voitures électriques : le marché de l’occasion a-t-il un sérieux problème ?

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Crédits : Håkan Dahlström / Flickr

La plupart du temps, les médias s’attardent sur le boom du marché des véhicules électriques neufs. Ayant débuté il y a déjà quelques années, la vente de ces véhicules a fini par logiquement alimenter le marché de l’occasion. Le problème réside dans le fait que pour les acheteurs, la nature des batteries électriques rend difficile l’évaluation l’état de santé d’un véhicule.

Très facile de tromper l’acheteur

Dans le cas des véhicules habituels, les transactions sur le marché de l’occasion sont relativement simples. L’acheteur potentiel prend connaissance du kilométrage et peut se faire une idée de l’état du moteur et autres mécaniques. Bien que n’étant pas à l’abri de pratiques scrupuleuses, ce même acheteur peut évaluer l’espérance de vie du véhicule, et donc son prix. Comme l’explique Vice News dans un article du 9 juin 2021, l’arrivée des voitures électriques sur le marché de l’occasion a changé la donne.

Qui ne s’est jamais retrouvé avec un smartphone vieillissant qu’il incombe de recharger toutes les deux heures ? Ici, le principe est le même. Les batteries électriques ont un certain nombre de cycles de recharge et une fois qu’on le dépasse, la chimie de la batterie se dégrade. Ainsi, l’autonomie s’en trouve impactée et cette dernière est évidemment un des principaux critères d’achat.

Souvent, il est impossible pour l’acheteur ne connaître exactement l’état de ce genre de batterie. Celui-ci doit alors faire totalement confiance au vendeur, ce qui est loin d’être une idée sécurisante. Sur le forum de discussion autour de la Nissan LEAF, des internautes confirment que certains concessionnaires peuvent utiliser des logiciels dans le but de « recalibrer » la capacité de la batterie. Autrement dit, il est question de tromper l’acheteur sur l’état de ce matériel et donc, sur son autonomie.

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La model 3 de Tesla. Crédits : Peter Stevens – Flickr – domaine public

La nécessité de pouvoir acheter plus sereinement

Alors que le marché de l’occasion est un véritable pilier de l’économie, le fossé se creusant davantage entre les vendeurs et les acheteurs – dans le cas des véhicules électriques – est un problème. Dans tous les cas, le vendeur connaît précisément la valeur du véhicule qu’il met sur le marché. En revanche, l’acheteur doit se reposer sur les informations du vendeur qui peuvent potentiellement être inexactes. Par ailleurs, si les batteries de nombreux modèles doivent avoir une durée de vie relativement longue pour servir une seconde fois, tous les véhicules ne sont pas concernés, notamment les modèles les plus anciens. Et pourtant, dans le cas des véhicules plus vieux, il est pour les vendeurs tout aussi facile de faire croire qu’il n’y a aucun problème.

La démocratisation des véhicules électriques fait partie de la transition énergétique que désirent de nombreux pays. Il serait donc judicieux de s’intéresser à leur présence sur le marché de l’occasion. L’idéal serait l’instauration de garde-fous – notamment techniques – afin de placer l’acheteur dans une réelle position de confiance. Il faut dire que les classes sociales les plus modestes n’ont souvent d’autre choix que d’acquérir un véhicule d’occasion. Or, dans un contexte de transition, avoir un peu plus de possibilités d’être certain de son achat serait bienvenu.