Une épidémie menace les derniers lions d’Asie

lion Inde parc national Gir
Crédits : Wikimédia Commons / Mayankvagadiya

Une trentaine de lions asiatiques ont récemment péri dans le parc national de Gir, en Inde, suite à une épidémie infectieuse. Une menace de plus dont se serait bien passée l’espèce, déjà en danger.

Le parc national de Gir est le seul endroit au monde où vous pourrez trouver le lion asiatique. La plupart des membres restants de l’espèce Panthera leo persica sont aujourd’hui confinés dans le parc (1 880 km 2). Mais beaucoup s’aventurent en dehors, errant dans l’État indien du Gujarat, faute de place. Résultat, beaucoup de lions meurent percutés, électrocutés, ou noyés dans les puits. Les menaces extérieures sont donc déjà nombreuses. D’où l’inquiétude des responsables du parc lorsqu’ils on soupçonné la présence d’un virus au sein de la population féline.

Des morts en cascade

Il y a quelques mois, deux lionceaux étaient en effet retrouvés morts. Trois semaines plus tard 23 lions avaient péri. Soupçonnant une épidémie, les responsables du parc ont alors capturé les 19 lions restants dans la partie est du sanctuaire pour les placer en isolement. Sur les 19, 16 sont morts en quelques jours. Les 33 lions d’une réserve forestière adjacente ont récemment été mis en quarantaine, en attendant de pouvoir isoler et vaincre le virus. «Nous avions besoin d’une enquête multidisciplinaire sérieuse sur l’épidémie», a déclaré Ravi Chellam, le biologiste du parc.

Panthera leo persica lion Asie
Le lion asiatique (Panthera leo persica). Crédits : Wikipedia

Deux virus identifiés

Il y a quelques semaines, des chercheurs de l’Institut national de virologie ont finalement examiné le sang des spécimens décédés. Ils ont alors confirmé la présence de deux virus – un agent pathogène responsable de la maladie de Carré, connue chez les chiens (dont se nourrissent les lions) – et Babesia, un protozoaire transmis par les tiques. Les chercheurs sont inquiets : la maladie de Carré avait eu raison de 30% de la population de lions d’Afrique dans le parc national du Serengeti, en Tanzanie, en 1994. Si une telle situation devait se reproduire chez les lions asiatiques, l’espèce aurait beaucoup de mal à s’en remettre.

De nouvelles mesures de prévention

On note tout de même que tous les lions mis en quarantaine ont été vaccinés. Mais si tout risque viral pourrait être temporairement être écarté, les autorités implorent la mise en place d’un plan d’action pour la prévention des infections (aujourd’hui inexistant). D’autres part, de nouvelles stratégies de conservation doivent être repensées (réintroduction dans d’autres sanctuaires). On dénombre aujourd’hui 600 lions dans la région, mais la zone protégée ne peut en abriter que 300. Les autres animaux côtoient ainsi les Hommes, s’exposant à de nombreux dangers potentiels. Au total, 184 lions auraient péri en 2016 et 2017, contre 310 au cours des cinq années précédentes.

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