Un virus menace les cultures de tomates et de poivrons en France

tomate grillée morte
Crédits :Liubov Yashkir / iStock

Un nouveau rapport de l’Anses alerte sur un virus qui menace actuellement la culture des tomates, piments et poivrons en France. Les filières professionnelles, tout comme les productions familiales, sont concernées.

Les présentations

Le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) est un virus particulièrement virulent qui s’attaque principalement aux tomates, piments et poivrons. Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés, mais également par les outils de jardinage, les insectes pollinisateurs, ou encore par l’eau d’irrigation. Il peut rester en sommeil pendant de nombreuses années avant de se révéler, et il n’existe à ce jour aucun traitement efficace ni de variété résistante.

Les symptômes sont divers et variés. Des mosaïques (taches chlorotiques ou pâles) peuvent se développer sur les feuilles. Celles-ci peuvent également se plisser, se déformer, et dans certains cas rétrécir. On observe aussi des stries brunes (nécrotiques) sur les tiges. Les fruits, de leur côté, peuvent développer des marbrures chlorotiques et des taches brunes, et paraître également déformés ou fripés.

Le ToBRFV a été décrit pour la première fois en 2014 dans une serre de culture en Israël, avant de se propager rapidement à l’échelle nationale. Le virus a depuis été signalé en Jordanie, au Mexique, aux États-Unis, ou encore en Italie et en Allemagne où il est en cours d’éradication.

Dans ce contexte, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a mené une évaluation de risque pour la France métropolitaine. Et le rapport n’est pas bon, confirmant « un risque élevé d’introduction et de dissémination du virus » dans notre pays. Les cultures professionnelles et familiales sont concernées.

« La France est à ce jour indemne. Mais elle se trouve dans une situation d’encerclement qui nous incite à exprimer le plus haut niveau de vigilance », déclare Philippe Reignault, de l’Anses.

tomates
Des tomates infectées par le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV). Crédits : EPPO Global Database

Des mesures réactives et efficaces

Sur la base de ce constat, l’agence recommande de n’importer que des plants et semences à partir de sites de production certifiés non infectés. L’Anses pointe également du doigt le risque d’entrée du virus via le marché des semences achetées par les particuliers sur Internet. Si tel est votre cas, veillez donc à bien vous renseigner sur la provenance de vos échantillons.

Au niveau national, l’agence insiste sur la nécessité de mettre en place un plan de surveillance adapté. Si jamais un foyer devait se déclarer, il sera alors essentiel de le signaler rapidement et, auquel cas, de mettre en place des moyens d’éradication rapides et efficaces.

Sur ce dernier point, l’agence conseille notamment l’arrachage des plantes (symptomatiques et asymptomatiques) dans l’unité de production contaminée et leur destruction par le feu après autorisation réglementaire. La zone concernée devra ensuite être désinfectée.

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