Peu importe la nature des tests Covid, ceux-ci doivent d’abord passer par un laboratoire spécialisé à des fins d’analyse. Aux Pays-Bas, un chercheur a mis au point un kit afin d’obtenir le résultat à la maison à l’aide de deux objets très simples : une capsule de café et une casserole d’eau bouillante.
Bon marché et universel
Dans notre pays, pas moins de 3,5 millions de tests sont effectués chaque semaine. Nasopharyngés ou salivaires, ces mêmes tests finissent leur course dans des laboratoires et y subissent plusieurs traitements. Les laborantins effectuent une extraction, une amplification puis un passage dans un thermocycleur. Citons également les autotests, qu’il est possible de faire soi-même. En revanche, l’ADN ne fait aucunement l’objet d’une amplification, si bien que la fiabilité est moindre.
Vittorio Saggiomo est chercheur en bionanotechnologies à l’Université de Wageningen (Pays-Bas). L’intéressé a inventé un procédé inédit, décrit dans une pré-publication sur la plateforme ChemRxiv le 23 mars 2021. Selon le chercheur, il s’agit d’un test à faire soi-même de façon sure au moyen d’une casserole d’eau bouillante et d’une dosette de café Nespresso.
Baptisée CoroNaspresso, cette innovation serait bon marché et facile à fabriquer en plusieurs millions d’exemplaires. Vittorio Saggiomo évoque également une universalité du produit, ainsi qu’une caractéristique très intéressante pour la protection de l’environnement : le zéro déchet.

25 minutes dans l’eau bouillante
Cette méthode de test a recours à l’amplification isothermique à médiation par boucle (LAMP). Cette dernière utilise des amorces capables de reconnaître des régions précises de l’ADN cible. Tout d’abord, une ADN polymérase déplace les brins, initiant la synthèse. Ensuite, deux des amorces forment des structures en boucle. L’objectif ? Faciliter les cycles suivants d’amplification. Selon Vittorio Saggiomo, l’échantillon est exposé à un réactif capable de témoigner – par fluorescence – si le test en question se révèle positif ou négatif.
Le test CoroNaspresso fait l’objet d’une amplification similaire au test RT-PCR. Toutefois, celui-ci se caractérise par une constance température nécessaire à la réaction d’amplification, à savoir 65 °C. En revanche, il incombe de bien contrôler la température, un contrôle se faisant à l’aide d’un matériau à changement de phase et non d’un thermostat électronique (trop coûteux). Le chercheur a utilisé une paraffine portant l’appellation Rubitherm®, dont la fonte se produit précisément à 65 °C. Elle est d’ailleurs très bon marché, à savoir 0,13 euro le kg. Ensuite, l’intéressé a sélectionné un récipient résistant à la chaleur – la fameuse capsule de café – afin d’y placer la paraffine.
En définitive, il suffit simplement de placer l’échantillon dans la capsule et plonger cette dernière dans l’eau bouillante durant 25 minutes. À la fin, la personne doit observer la couleur du tube contenant un réactif dont la couleur change en fonction du pH. Finalement, le test se révèle de couleur jaune (positif) ou orange (négatif). Testé sur 6 personnes dont 3 ayant le coronavirus le CoroNaspresso a affiché un taux de réussite de 100 %. Ce test dont le coût de fabrication est de seulement 0,20 euro pourrait être adopté massivement. En revanche, les travaux de Vittorio Saggiomo n’ont pas encore été validés par des pairs.