Une équipe de chercheurs annonce avoir mis au point un nouveau test de dépistage capable de détecter le cancer de l’ovaire beaucoup plus tôt que les méthodes actuelles. Les détails de l’étude sont publiés dans le British Journal of Cancer.
Le cancer de l’ovaire est diagnostiqué chez environ 4 500 femmes en France chaque année. Il est communément appelé le « tueur silencieux », ses symptômes pouvant être confondus avec d’autres maladies. Sont généralement citées des douleurs dorsales et/ou abdominales, ou encore des douleurs urinaires. C’est pourquoi le diagnostic est souvent tardif. Or, comme beaucoup d’autres cancers, plus il est détecté tôt, plus les chances de survie sont grandes. Dans ce cas, près de 90 % de chances de survie sur cinq ans en cas de détection au stade I, contre 22 % si la maladie est diagnostiquée à un stade trois ou quatre.
Diagnostiquer plus rapidement la maladie
L’objectif des chercheurs qui se penchent sur le problème est donc de pouvoir mettre au point un test de détection précoce, permettant une prise en charge beaucoup plus rapide des symptômes et de la masse détectée. « Environ la moitié des cas de cancer de l’ovaire sont détectés à un stade avancé, lorsque le traitement a moins de chances de réussir, confirme en effet Rachel Shaw, du Cancer Research UK. Développer des tests permettant une détection précoce de la maladie est donc indispensable ».

En ce sens, un nouveau pas vient d’être franchi par des chercheurs de l’Université Queen’s, à Belfast. Au cours de leurs travaux, ces derniers expliquent avoir identifié quatre protéines spécifiques, dont la présence semble fortement correspondre avec la probabilité de développer un carcinome épithélial de l’ovaire. Il s’agit de la forme de cancer de l’ovaire la plus fréquente. Partant de ce constat, ils ont alors mis au point un nouveau test de dépistage.
Jusqu’à 2 ans plus rapidement
Une prise de sang est dans un premier temps effectuée, puis un algorithme spécialement conçu permet d’analyser cet échantillon, repérant tout niveau anormal de ces protéines. Cette étude, menée auprès de 80 personnes sur sept ans, suggère que ce nouveau test est capable de détecter le cancer de l’ovaire jusqu’à deux ans plus tôt que les méthodes de dépistage actuelles.
« Les résultats de cette étude sont très encourageants », s’enthousiasme Bobby Graham, principal auteur de l’étude. Il souligne en revanche la nécessité de poursuivre ces recherches sur un échantillon de personnes beaucoup plus large. Alors seulement, en cas de succès, nous pourrons intégrer ce nouveau test dans des programmes de dépistage à grande échelle.
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