Un nouveau médicament maximiserait le taux de survie des femmes souffrant du type le plus courant de cancer du sein. Ces résultats ont été présentés lors de la réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology, à Chicago.
Un nouveau traitement prometteur
Le sujet porte sur le cancer du sein hormono-dépendant. Dans ce cas précis, les cellules cancéreuses sont sensibles à certaines hormones sexuelles féminines (souvent les œstrogènes) sécrétées par les ovaires. Cette forme de cancer représente environ les deux tiers des cas déclarés chez les femmes avant la ménopause. On s’appuie d’ordinaire sur des traitements visant à bloquer la production d’œstrogènes. Ce que nous apprend cette étude, c’est que l’ajout d’un médicament dans le traitement – le ribociclib, un inhibiteur du cycle cellulaire – permet de maximiser le taux de survie.
« Vous pouvez réellement obtenir une synergie, ou une meilleure réponse, une meilleure destruction du cancer, en ajoutant l’un de ces inhibiteurs du cycle cellulaire en plus du traitement bloquant les hormones », explique Sara Hurvitz, principale auteure de l’étude. Le médicament agit ici en inhibant l’activité des enzymes promotrices des cellules cancéreuses. Le traitement serait également moins toxique que la chimiothérapie traditionnelle, dans la mesure où il est capable de cibler ces cellules. Il les empêche donc de se multiplier.
Un taux de survie de 70,2 %
Cet essai clinique de phase III portait sur 670 femmes diagnostiquées avec un cancer avancé au stade 4. Aucune n’avait reçu de traitement antihormonal auparavant. « Ce sont des patientes qui ont tendance à être diagnostiquées plus tard, à un stade ultérieur de leur maladie, car nous ne disposons pas de modalités de dépistage optimales pour ce genre de cas, note la chercheuse. C’est ce qui nous rend si enthousiastes, car c’est une thérapie qui affecte vraiment un grand nombre de patients atteints d’une maladie avancée ».
Le traitement consiste à avaler une pilule tous les jours pendant 21 jours. On attend ensuite sept jours, le temps de permettre au corps de se remettre, puis le cycle recommence. La combinaison des deux approches – ribociclib et hormonothérapie – aurait entraîné un taux de survie de 70,2 % après 42 mois. Contre « seulement » 46 % chez les patientes bénéficiant du traitement hormonal associé à un placebo. Cela correspond à un risque de décès réduit de 29 %.
La durée moyenne du traitement serait fixée à environ deux ans. L’effet indésirable le plus fréquent était la neutropénie (trouble hématologique), survenu chez 63,5 % des patientes (contre 4,5 % des patientes du groupe placebo). Jamie Bennett, porte-parole de Novartis, qui commercialise le médicament, a par ailleurs déclaré que le coût d’un cycle de traitement serait d’environ 12 500 dollars aux États-Unis.
Source
Articles liés :