Un nouveau coronavirus proche du SARS-CoV-2 découvert au Royaume-Uni !

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Crédits : NIH Image Gallery / Flickr

Outre-Manche, des chercheurs ont découvert un coronavirus proche du SARS-CoV-2 dans une chauve-souris, une première en Europe. Heureusement, ce virus n’est pas capable d’infecter les humains. En revanche, cela pourrait devenir possible si, à l’avenir, cet agent subissait une mutation.

Un coronavirus proche du SARS-CoV-2

Depuis l’apparition du coronavirus SARS-CoV-2, différents animaux ont tour à tour endossé la responsabilité de la transmission à l’humain. Citons le pangolin, le vison et l’inévitable chauve-souris. Les espèces de chauves-souris du genre Rhinolophus en Asie sont toujours considérées comme le réservoir du coronavirus à l’origine de la situation sanitaire actuelle. Pour rappel, ce virus a muté et s’est finalement adapté à l’être humain.

Par ailleurs, le fait est que ce type de chauve-souris est aussi présent ailleurs dans le monde, comme en Europe. Si par le passé les espèces de ce genre foisonnaient sur le continent, il semble que ce soit aujourd’hui beaucoup moins le cas. Le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) est l’une de ces espèces, que des chercheurs de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni) ont mis en lumière dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 19 juillet 2021.

Les meneurs de l’étude ont d’abord rappelé que ces chauves-souris portent des coronavirus du sous-genre des Sarbecovirus, auquel appartient les coronavirus SARS-CoV (2003) et SARS-CoV-2 (2019). Dans les comtés britanniques du Monmoutshire et du Somerset, les scientifiques ont prélevé les excréments d’une cinquantaine de mammifères et ont découvert un nouveau coronavirus : le RhGB01. C’est la première fois que l’on découvre un coronavirus proche du SARS-CoV-2 sur le vieux continent.

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Un spécimen de Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).
Crédits : F.C. Robiller / Wikipedia

Aucun risque sanitaire, pour l’instant

Après un séquençage du coronavirus, les chercheurs ont affirmé que le RhGB01 se rapprochait des SARS, un acronyme qui, rappelons-le, signifie « Severe Acute Respiratory Syndrome » (syndrome respiratoire aigu sévère). Or, la fameuse protéine S de ce nouveau coronavirus est identique à celle du SARS-CoV-2 à hauteur de 77 % mais aussi à celle du SARS-CoV (81 %). Autre donnée très importante : la structure du receptor binding domain (RBD) du RhGB01 est incompatible avec le récepteur ACE2 humain. Ainsi, ce nouveau coronavirus est incapable d’infecter les êtres humains. Il n’y a donc aucune menace sur le plan sanitaire.

Néanmoins, cette absence de menace ne relève pas d’une situation définitive. Andrew Cunningham, de la Société zoologique de Londres – un des auteurs de l’étude -, évoque la notion de « creuset à mutations » pouvant concerner n’importe quelle chauve-souris portant un coronavirus proche des SARS. Malheureusement, un cas de figure suscite particulièrement l’inquiétude. Et si l’un de ces animaux portant le RhGB01 faisait aussi l’objet d’une contamination par le SARS-CoV-2 ? Selon l’expert, le risque d’hybridation – et donc de  mutation – serait alors très élevé et il pourrait être question de l’émergence d’un tout nouveau virus capable d’infecter l’humain.