Russie : une mini-centrale nuclĂ©aire pour alimenter une mine d’or

lingot or
Crédits : fergregory / iStock

Si la Russie dĂ©tient sur son territoire une des plus grandes rĂ©serves d’or au monde, une part importante de celles-ci se trouve dans des endroits très reculĂ©s. Dans le nord de la SibĂ©rie, une mine va ainsi bientĂ´t recevoir un soutien Ă©nergĂ©tique de poids avec l’installation d’une mini-centrale nuclĂ©aire.

Soutenir l’industrie minière avec le nuclĂ©aire

Aujourd’hui, la once d’or (28,3495 g) s’Ă©change pour 1 695 euros. Depuis toujours, ce mĂ©tal prĂ©cieux est une valeur sĂ»re, tout comme le palladium, si bien que de nombreux investisseurs n’hĂ©sitent pas Ă  miser dessus. Pour les États, il s’agit donc d’une manne financière très importante. Or, le fait est que la Russie arrive Ă  la seconde position dans le classement des pays dĂ©tenant les plus importantes rĂ©serves d’or sur leur territoire. Seulement,, voilĂ , les rĂ©serves russes se situent en grande partie dans des lieux isolĂ©s oĂą les infrastructures sont Ă©videmment manquantes. Par ailleurs, l’extraction minière est une entreprise très Ă©nergivore et la Russie semble avoir pris la dĂ©cision de soutenir cette industrie par le biais du nuclĂ©aire.

Un article publiĂ© par le magasine World Nuclear News le 12 octobre 2021 s’est intĂ©ressĂ© Ă  la mine de Kyuchus en SibĂ©rie, dans la rĂ©gion d’Irkoutsk au nord de la Mongolie. La mine en question sera en effet dans un futur très proche alimentĂ©e par un Small Modular Reactor (SMR). Cette mini-centrale nuclĂ©aire aura une capacitĂ© de 50 MWe, dont 35 MWe pour la seule mine d’or.

Nuscale réacteur nucléaire
Schéma décrivant le concept de Small Modular Reactor (SMR). Crédits : NuScale

Un objectif de dix tonnes par an

Alexander Kozlov, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement russe, estime que cette installation permettra de dĂ©velopper le gisement tout en fournissant de l’Ă©nergie aux territoires voisins. La Russie a tout d’abord mis le terrain aux enchères avec la condition d’y dĂ©velopper la centrale nuclĂ©aire et de respecter l’objectif d’extraire au moins dix tonnes d’or par an. Ainsi, la sociĂ©tĂ© Beloye Zoloto a remportĂ© les enchères pour la somme de 93,5 millions d’euros.

Ce genre d’installation accompagnant une mine d’or n’est pas chose unique en Russie. En effet, le gisement de cuivre et d’or de Baimskaya dans la rĂ©gion de Tchoukotka sera Ă©galement d’ici sous peu alimentĂ© par deux petits rĂ©acteurs RITM-200M. Il faut savoir que depuis 2020, ce type de rĂ©acteur alimente les brise-glaces sibĂ©riens. Ces installations peuvent en outre faire l’objet d’un ravitaillement tous les dix ans seulement, pour une durĂ©e de vie totale de quarante ans.

Enfin, rappelons que la Russie a dĂ©voilĂ© au monde son Akademik Lomonosov, la première centrale nuclĂ©aire flottante du monde. En place depuis 2018, ce que certains qualifient de « Tchernobyl flottant » embarque deux rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e d’une capacitĂ© totale de 70 MW. Elle a pour objectif de fournir de l’Ă©nergie « propre » dans des endroits isolĂ©s et peu peuplĂ©s.