En Russie, le premier « Tchernobyl flottant » ou « Titanic nucléaire » est né

Crédits : Rosatom

Après pratiquement une décennie de travaux, la première centrale nucléaire flottante a vu le jour en Russie. Certains penseront qu’il s’agit d’une innovation, d’autres parleront d’un « Tchernobyl flottant ».

La centrale flottante Akademik Lomonosov est un véritable monstre nucléaire posée sur un navire de type barge. En effet, ses 145 mètres de longueur, 30 mètres de largeur, 10 mètres de hauteur ainsi que ses 21 500 tonnes témoignent de son imposante silhouette. Décidé en 2007, ce projet a été finalisé il y a peu et la centrale flottante a pris la mer le 28 avril 2018, comme l’a indiqué un communiqué de la société Rosatom à l’origine du projet.

Destinée à se rendre à Pevek, un port russe de Sibérie orientale qu’elle alimentera en énergie avec ses deux réacteurs KLT-40 produisant 70MW, la centrale Akademik Lomonosov fera d’abord une escale dans la ville de Mourmansk (nord-ouest) afin d’y être activée puis chargée en combustible. La centrale flottante atteindra sa destination finale durant l’été 2019 et remplacera alors les anciennes installations de Pevek, devenues vétustes.

«Après la mise en service de la centrale, prévue pour 2019, elle remplacera la centrale nucléaire de Bilibino et la centrale thermique de Chaunskaya, technologiquement dépassées, et deviendra la centrale nucléaire la plus septentrionale du monde», a déclaré Rosatom dans son communiqué.

L’Akademik Lomonosov s’est vu flanquée de plusieurs surnoms tels que « Tchernobyl flottant » ou « Titanic nucléaire », et ses opposants ont tenté de se faire entendre. À Saint-Pétersbourg, ville dans laquelle la centrale a été construite, l’écologiste Alexander Nikitin de la fondation Bellona a fait circuler une pétition contre la centrale flottante que de nombreuses personnes ont signé – en vain. En 2013, l »ONG Greenpeace et la Norvège s’étaient opposées au projet, et ont exigé que ses deux réacteurs ne soient pas tout de suite chargés en uranium.

Quoi qu’il en soit, la centrale a bien pris le large et le projet n’a pas été perturbé le moins du monde. Le tout en dépit des nombreuses critiques faisant part d’une crainte pour l’environnement de l’Arctique.

Sources : Les InrocksConsoGlobeFredZone