Royaume-Uni : cette bactérie « mangeuse de chair » inquiète les experts

Bacteria Klebsiella granulomatis, the causative agent of granuloma inguinale
Crédits : Dr_Microbe / iStock

Outre-Manche, les professionnels de santé s’inquiètent de la recrudescence d’une infection sexuellement transmissible. Causée par une bactérie, cette infection habituellement retrouvée dans des pays en voie de développement génère des plaies tissulaires ouvertes et suintantes.

La recrudescence récente d’une bactérie

La donovanose (ou granulome inguinal) est une maladie bactérienne à ranger dans la catégorie des infections sexuellement transmissibles (IST). À son origine, nous retrouvons la bactérie Klebsiella granulomatis. L’infection a atteint des proportions endémiques dans plusieurs pays en développement, mais comme l’explique The Sun, elle connaît également actuellement une recrudescence au Royaume-Uni.

Selon le quotidien britannique, les médecins ont détecté dix-neuf cas de donovanose en 2016, puis trente en 2019. Ces chiffres ont certes baissé durant la crise sanitaire en lien avec le coronavirus SARS-CoV-2. Toutefois, les cas se sont à nouveau multipliés avec la fin des confinements, selon l’agence exécutive du Département de la Santé britannique Public Health England.

infection IST donovanose
Lésions au pénis. Crédits : Domaine public

Une issue potentiellement fatale

La maladie se caractérise par de petits nodules non douloureux au niveau du pénis, de la vulve, des lèvres ou de l’anus. Or, ces nodules, qu’il est possible de confondre avec ceux causés par la syphilis, apparaissent entre dix et quarante jours après la contamination. À la fin de leur développement, ils éclatent et génèrent des plaies tissulaires ouvertes et suintantes. Il est donc question de destruction des tissus internes (et externes) avec écoulement de mucus et de sang. Cette dernière caractéristique est à l’origine du surnom de cette infection dite « mangeuse de chair ».

En l’absence de traitement, l’infection se poursuit et peut causer des lésions au niveau de la paroi du vagin, voire du col de l’utérus. Dans les cas plus extrêmes, certaines maladies telles que le VIH peuvent profiter de l’apparition de telles lésions. Elles peuvent par ailleurs aussi donner lieu à une surinfection par des microbes pathogènes. La maladie en elle-même peut causer la mort du patient, toujours en l’absence de traitement. Évoquons également le cas d’un patient indien porteur du VIH-2, dont l’évolution d’IST a nécessité l’amputation d’une partie du pénis en 2008.

Connue depuis 1882, la donovanose était jusqu’à il y a quelques années considérée comme une IST se situant seulement dans quelques pays en voie de développement comme l’Inde, le Brésil ou encore la Nouvelle-Guinée. L’obstétricienne et gynécologue britannique Shree Datta affirme cependant que la donovanose est de plus en plus courante au Royaume-Uni. La spécialiste rappelle aussi que l’usage de préservatifs réduit le risque de contracter la maladie et qu’il existe un traitement antibiotique efficace.