Quelles trajectoires suivront les astronautes d’Artemis 2 et 3 ?

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La capsule Orion d'Artemis 1 en route vers la Lune. Crédit : NASA

Le vol d’essai sans équipage de la mission Artemis 1 étant désormais terminé, il est temps de laisser la place aux missions Artemis 2 et 3 qui enverront les premiers astronautes vers la Lune depuis la fin de l’ère Apollo. À quoi peut-on s’attendre pour ces missions ? Voici ce que nous savons pour le moment.

Suspendue sous ses parachutes, la capsule Orion s’est posée en douceur au large de la Californie du Sud ce dimanche 11 décembre, clôturant la mission lunaire Artemis 1 qui a été plus que réussie, malgré quelques problèmes mineurs. Tous les regards se tournent désormais vers la suite du programme, avec Artemis 2 en 2024, puis Artemis 3 un peu plus tard.

Si nous devons patienter au moins deux ans avant la suite, c’est parce que la NASA a décidé de réutiliser une partie de l’équipement électronique (connu sous le nom d’avionique) de la capsule d’Artemis 1 dans celle d’Artemis 2 pour réaliser des économies. Il faudra concrètement environ deux ans aux ingénieurs pour extraire, analyser et réintégrer ces petits ordinateurs de bord.

Le profil d’Artemis 2

Nous savons qu’il y aura quatre astronautes à bord d’Artemis 2. Trois d’entre eux seront issus des rangs de la NASA, tandis que le quatrième sera canadien. Ce siège avait été proposé au Canada il y a quelques années en échange de sa contribution à la Station spatiale internationale. Les noms de ces membres d’équipage seront communiqués au début de l’année prochaine.

La trajectoire d’Artemis 2 sera plus simple que celle empruntée par Orion dans le cadre de cette première mission. Après le lancement, la seconde étape de la SLS poussera le vaisseau sur une orbite elliptique s’élevant jusqu’à environ 2900 kilomètres au-dessus de la Terre, donnant aux astronautes un peu de temps pour se familiariser avec les systèmes d’Orion en conditions réelles.

Ensuite, le moteur principal du vaisseau se déclenchera pour envoyer l’équipage vers la Lune. Pour Artemis 2, Orion n’entrera pas en orbite autour de la Lune et il utilisera à la place la gravité lunaire pour revenir directement vers la Terre. Le voyage complet devrait prendre environ dix jours.

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Le retour d’Orion au large de la Californie le 11 décembre dernier. Crédits : NASA

Plusieurs manoeuvres très complexes

Lors des alunissages d’Apollo dans les années 1960 et 1970, l’atterrisseur lunaire était intégré dans la fusée Saturn 5. Celui d’Artemis 3 sera un vaisseau de cinquante mètres de haut qui sera lancé séparément pour s’amarrer à Orion en orbite lunaire.

Avant d’arriver vers la Lune, plusieurs vaisseaux cargo (probablement huit) seront lancés pour remplir les réservoirs du Starship avant qu’il ne quitte l’orbite terrestre. Une fois arrivé à bon port, il entrera dans ce que l’on appelle une orbite de halo quasi rectiligne. Concrètement, ces orbites sont influencées par la gravité de deux corps (ici, celle de la Terre et de la Lune) qui contribuent à rendre l’orbite très stable. Ce type de trajectoire permet essentiellement de minimiser la quantité de carburant nécessaire pour maintenir un vaisseau autour de la Lune. Il est à noter également qu’un vaisseau sur cette orbite ne passe non plus jamais derrière la Lune.

Une fois le Starship correctement positionné, Orion le rejoindra sur la même orbite de halo quasi rectiligne pour venir s’y amarrer. Deux des astronautes se déplaceront vers le Starship qui se posera ensuite en surface, quelque part près du pôle sud de la lune. Les deux autres astronautes resteront quant à eux en orbite à bord d’Orion. La NASA a récemment sélectionné plusieurs sites candidats, mais aucun choix définitif n’a encore été fait.

Après environ une semaine en surface, les deux astronautes décolleront à bord du Starship et retrouveront Orion en orbite. Le vaisseau ramènera ensuite les quatre astronautes sur Terre.