Des organismes enterrés sous les océans pourraient avoir un impact sur les séismes

foraminifères
Crédits : Alain Couette / Wikipedia

Et s’il existait un lien entre des créatures anciennes enfouies sous les océans et les tremblements de terre ? Des chercheurs néo-zélandais évoquent notamment de petites masses d’organismes marins unicellulaires qui pourraient influencer les mouvements et la friction des plaques tectoniques en disparaissant.

Des organismes marins au rôle insoupçonné

Aux quatre coins du monde, des scientifiques tentent de prévoir les tremblements de terre en les étudiant de près. Dans une étude à paraître le 1er novembre 2022 dans la revue Lithos par une équipe de l’Université Victoria à Wellington (Nouvelle-Zélande) est évoquée la zone de subduction d’Hikurangi. Celle-ci peut générer des séismes d’une magnitude supérieure à 8 et suscite naturellement l’intérêt des chercheurs qui y analysent tout ce qu’ils trouvent. Cela inclut notamment les organismes marins qui se trouvent en profondeur, enterrés dans le plancher océanique.

Dans le cadre de leurs recherches, les géologues ont en effet abordé un sujet assez surprenant. Il est question de petites masses d’organismes marins unicellulaires, plus particulièrement des foraminifères datant de dizaines de millions d’années. En disparaissant, ces organismes laissent des coquilles de calcite dont le rôle était jusqu’à aujourd’hui inconnu. Ces coquilles ont des difficultés à se dissoudre dans les océans. Or, en s’accumulant, elles pourraient influer sur les mouvements et la friction des plaques tectoniques. Dans le cas de la zone de subduction d’Hikurangi, cette situation concerne la plaque pacifique ainsi que la plaque australienne.

« Nous avons découvert que la calcite de ces minuscules organismes peut affecter le mouvement dans la zone de subduction », a déclaré Carolyn Boulton, la principale meneuse des travaux dans un communiqué du 10 octobre 2022.

zone de subduction d'Hikurangi
La zone de subduction d’Hikurangi. Crédits : Mikenorton / Wikipedia

Deux théories semblent valables

En réalité, les scientifiques ont formulé deux théories. La première donne à penser que si la calcite parvient tout de même à se dissoudre, elle pourrait agir comme un morceau de sucre dans une tasse de thé. Ainsi, les petits morceaux pourraient favoriser le glissement entre les plaques. La seconde théorie avance quant à elle que si la calcite ne se dissout pas, elle ferait alors office de bouchon bloquant le mouvement des plaques. Or, ce bouchon pourrait un jour « sauter » et libérer une énergie conséquente sous forme d’explosion, donnant lieu à un « super séisme ». Dans les deux cas, la calcite des foraminifères jouerait un rôle très important.

Désormais, les chercheurs désirent estimer la quantité de calcite se trouvant dans la zone de subduction d’Hikurangi et identifier sous quelle forme elle y est présente. Cela leur permettrait de mieux comprendre le fonctionnement du mécanisme à l’oeuvre et éventuellement de prévoir un futur tremblement de terre de grande ampleur.