Selon une étude menée récemment aux États-Unis, l’effondrement de l’humanité pourrait avoir lieu plus tôt que prévu. Pour les auteurs de ces travaux, cela pourrait en effet se produire d’ici à 2100 si l’humanité ne prend aucune mesure pour réduire de manière considérable les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Un effondrement d’ici la fin de ce siècle
Tout d’abord, rappelons que l’utilisation du terme effondrement n’est pas nouvelle. En effet, cette notion apparaît très souvent en collapsologie, un courant de pensée transdisciplinaire qui touche notamment à la démographie, l’économie, l’anthropologie, la géopolitique ou encore la biophysique. Toujours dans l’attente d’une étude profonde statuant sur sa scientificité, la collapsologie continue de compiler des arguments au fur et à mesure de la dégradation de l’environnement et de l’échec de la lutte contre le réchauffement climatique.
Récemment, plus de 15 000 scientifiques provenant de plus de 160 pays ont par exemple apporté leur soutien à une étude publiée dans la revue BioScience en octobre 2023. Pilotées par l’Université d’état de l’Oregon (États-Unis), ces recherches laissent penser qu’une catastrophe mondiale en lien avec des changements environnementaux rapides est inévitable. Or, ce bouleversement lié aux émissions de GES pourrait conduire à un effondrement des sociétés plus rapidement que ce nous pensions, à savoir d’ici à 2100.
Un basculement des systèmes socio-économiques et écologiques
L’étude mentionne énormément de sujets cruciaux, par exemple en ce qui concerne les océans. Citons l’augmentation de l’acidité de l’eau, la fonte des glaces, le blanchiment et la mort des coraux, les impacts sur la faune marine ou encore une plus forte intensité des grandes tempêtes tropicales (ouragans). Ces recherches ont également porté sur la déforestation ou encore les incendies ravageurs observés ces dernières années, notamment au Canada.
Dans leurs travaux, les auteurs rappellent surtout que l’industrie des combustibles fossiles et les initiatives des gouvernements qui lui apportent leur soutien sont les principaux éléments à l’origine de l’actuelle crise climatique. Or, en l’absence de mesures fortes pour réduire efficacement les émissions de GES, la catastrophe pourrait bien se produire. Les chercheurs évoquent un basculement des systèmes socio-économiques et écologiques avec pour principale crainte d’importantes pénuries d’eau douce et de denrées alimentaires. Citons également la survenue d’épisodes de canicule et de sécheresses qui pourraient s’étaler tout au long de l’année.
Pour les scientifiques, le problème du réchauffement climatique doit être considéré comme étant une véritable urgence, puisqu’il menace l’ensemble de l’écosystème terrestre. L’étude recommande ainsi l’abandon des combustibles fossiles, mais également un changement au niveau des habitudes de consommation. Il faut dire que si la surconsommation à l’échelle globale contribue fortement à la hausse des températures et favorise également la baisse des ressources naturelles disponibles.