La montée en puissance des ouragans ces dernières années suscite une proposition audacieuse des scientifiques : l’introduction d’une nouvelle catégorie 6 pour mieux caractériser les tempêtes d’une intensité extrême.
Qu’est-ce qu’un ouragan ?
Un ouragan, également connu sous le nom de cyclone tropical ou de typhon dans différentes régions du monde, est une puissante tempête atmosphérique caractérisée par des vents circulaires violents et des précipitations abondantes. Ces tempêtes se forment généralement au-dessus des océans tropicaux où l’eau est suffisamment chaude pour fournir l’énergie nécessaire à leur développement.
Un ouragan commence généralement comme une perturbation atmosphérique, puis évolue en une dépression tropicale lorsque les vents atteignent une certaine vitesse. Si les vents continuent de s’intensifier, la dépression tropicale peut se transformer en un ouragan. Il sera alors classifié en fonction de l’échelle Saffir-Simpson qui comporte cinq catégories.
Les caractéristiques distinctives d’un ouragan comprennent un centre dépressionnaire appelé œil entouré de bandes nuageuses en rotation. L’œil est une zone relativement calme au sein de la tempête, avec des vents légers et souvent des cieux dégagés. En revanche, les bandes nuageuses extérieures, appelées parois de l’œil, abritent les vents les plus forts et les pluies torrentielles.
Vers une catégorie supérieure ?
Les ouragans sont devenus si violents au cours de la dernière décennie que certains scientifiques estiment que nous avons besoin d’une nouvelle catégorie pour mieux refléter leur intensité : la catégorie 6. Comme dit plus haut, l’échelle de Saffir-Simpson actuelle est conçue pour classer ces événements en fonction de leur intensité, mesurée par la vitesse maximale soutenue du vent. Actuellement, la catégorie 5 représente des vents dépassant 252 km/h.
Cependant, avec l’observation de plusieurs tempêtes qui dépassaient cette limite ces dernières années, les chercheurs préconisent l’introduction d’une nouvelle catégorie. Cette proposition découle du constat que les ouragans de plus en plus puissants, en grande partie attribués aux changements climatiques, surpassent les limites traditionnelles de l’échelle existante. En 2015, l’ouragan Patricia avait notamment produit des vents qui dépassaient 309 km/h.
Comment le changement climatique favorise-t-il la création de tempêtes ?
Le lien entre le changement climatique et l’intensification des ouragans s’explique par plusieurs mécanismes interdépendants résultant des variations climatiques à l’échelle mondiale. Pour rappel, les ouragans tirent leur énergie des eaux océaniques chaudes. Avec le réchauffement climatique, les températures de surface des océans augmentent, ce qui fournit ainsi plus de chaleur à l’atmosphère et alimente l’intensification des ouragans. Des eaux plus chaudes peuvent alors conduire à des tempêtes plus puissantes et à une intensification plus rapide.
Les températures plus élevées entraînent également une augmentation de l’évaporation de l’eau depuis la surface des océans. Cela se traduit par une plus grande quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui crée des conditions propices à la formation de tempêtes plus importantes. Les modifications de la circulation atmosphérique peuvent également affecter la trajectoire et l’intensité des tempêtes.
En outre, des études suggèrent que le changement climatique peut entraîner un ralentissement des mouvements des ouragans. Ces tempêtes plus lentes ont alors plus de temps pour accumuler de la pluie sur une région donnée, augmentant ainsi le risque d’inondations dévastatrices.
En combinant ces facteurs, le changement climatique crée donc un environnement propice à la formation et à l’intensification des tempêtes. Cependant, il est important de noter que la recherche sur ce sujet est complexe et que la contribution précise du changement climatique à chaque tempête individuelle peut varier.
Bien que la proposition ne soit pas encore adoptée officiellement, elle souligne la nécessité d’ajuster les classifications pour mieux rendre compte des réalités croissantes des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.