Malgré la pandémie de Covid-19, la chasse aux astéroïdes continue

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L'observatoire Pan-STARRS. Crédits : Pixabay

Si de nombreux observatoires ont été contraints de fermer leurs portes en raison de la pandémie de Covid-19, certains instruments spécialisés dans la chasse aux astéroïdes sont toujours actifs.

Les mesures de confinement liées à l’actuelle pandémie de Covid-19 ont mené de nombreux observatoires, certains abritant quelques-uns des plus puissants télescopes de la planète, à fermer leurs portes au cours de ces dernières semaines. C’est notamment le cas de plusieurs structures en Amérique du Nord, au Chili ou encore en Italie et en Espagne. La surveillance du ciel nocturne est donc aujourd’hui très limitée. Néanmoins, certains instruments essentiels à la sécurité de notre planète sont toujours actifs.

Les chasseurs d’astéroïdes

Pour rappel, la NASA finance la plupart des efforts de chasse aux astéroïdes, se concentrant principalement sur la détection des géocroiseurs de plus 140 mètres de diamètre, considérés comme potentiellement dangereux pour la Terre.

Pour opérer, l’agence américaine s’appuie sur différents instruments. Citons notamment le Panoramic Survey Telescope et le Rapid Response System, les deux « jumeaux » de l’Observatoire Pan-STARRS, perché au sommet du volcan Haleakala, à Hawaï. Ou encore les trois télescopes intégrant la Catalina Sky Survey (CSS), en Arizona. Ces structures sont capables de travailler en quasi autonomie, et des mesures ont été prises afin que deux personnes sur place ne se retrouvent jamais en même temps dans la même pièce.

Les cinq télescopes terrestres mentionnés ci-dessus fonctionnent de la même manière. Grossièrement, tous utilisent les plus grands appareils photo numériques de la Terre (1 400 mégapixels) pour cartographier le ciel nuit après nuit. Chaque image est alors comparée aux images précédentes.

Grâce à ces données, les astronomes peuvent alors détecter les faibles mouvements de petits « points de lumière » qui trahissent la présence d’astéroïdes précédemment non détectés. C’est d’ailleurs l’un de ces instruments qui, il y a quelques semaines, a réussi à détecter une nouvelle « mini-lune » autour de la Terre.

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L’un des « chasseurs » d’astéroïdes de la Catalina Sky Survey. Crédits : CSS/Flickr

Redoubler d’efforts

La détection d’astéroïdes est évidemment une première étape, mais il est également nécessaire de mener un suivi de ces objets. Ce sont toutes ces données, collectées sur plusieurs nuits d’observation, qui permettent de caractériser les roches auxquelles nous avons affaire (taille, composition, orbite, etc). Et donc d’estimer leur degré de dangerosité.

En temps normal, ces données sont communiquées au Centre des planètes mineures (États-Unis), permettant aux astronomes du monde entier de prendre le relai des observations. Mais, étant donné que la plupart des structures sont actuellement fermées, les télescopes de première ligne sont aujourd’hui contraints de redoubler d’efforts pour effectuer eux-mêmes le suivi des objets détectés. Ce qui, malheureusement, réduit leur capacité à faire de nouvelles découvertes.

Et même si les chances que la Terre soit frappée par un gros astéroïde dans les semaines à venir sont très minces, nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise. En juillet dernier, par exemple, une roche de 100 mètres de large n’a été repérée que quelques heures avant qu’elle ne « frôle » la Terre à environ 70 000 km de distance. C’est pourquoi il est important de surveiller le ciel de manière constante, même pendant une pandémie.

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