Les comportements altruistes soulagent la douleur physique

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Crédits : rebcenter-moscow/Pixabay

Des chercheurs ont constaté que les personnes qui adoptent des comportements altruistes semblent plus résistants à la douleur physique.

« Les données scientifiques collectées au cours des deux dernières décennies ont montré comment l’amour, ou son absence, modifie fondamentalement notre physiologie et la régulation d’un ensemble de substances biochimiques, substances qui peuvent même influencer la façon dont nos gènes s’expriment au sein de nos cellules », écrit Mathieu Ricard dans son ouvrage : Plaidoyer pour l’altruisme ».

S’engager dans des comportements altruistes est coûteux, mais ces démarches semblent influencer notre santé de manière positive. Des recherches antérieures ont par exemple suggéré que le fait d’aider les autres sans rien attendre en retour entraîne la libération dans le cerveau de produits chimiques tels que la dopamine, qui renforcent le sentiment de bien-être.

Mais ce n’est pas tout. Selon une nouvelle étude, faire preuve d’altruisme pourrait également atténuer la sensation de douleur.

L’altruisme comme analgésique

Dans le cadre de ces travaux, publiés dans les Actes de l’Académie nationale des sciences, des chercheurs du Laboratoire de santé comportementale et mentale de l’Université de Pékin (Chine) ont mené quatre expériences.

Au cours de la première expérience, ils ont interrogé deux groupes de personnes qui donnaient leur sang dans le but d’évaluer leur réponse à la douleur de la piqûre. Les personnes du premier groupe avaient fait la démarche juste après un tremblement de terre, tandis que les autres ont donné leur sang en l’absence de catastrophes récentes.

Selon les chercheurs, les personnes du premier groupe ont rapporté une sensation de douleur plus faible que les personnes du second groupe.

Dans le cadre de la seconde expérience, deux groupes de personnes ont aidé des enfants migrants à réviser un manuel scolaire tout en étant exposés au froid. Les personnes du premier groupe s’étaient portées volontaires, et les autres non. Là encore, les personnes du premier groupe ont rapporté moins d’inconfort aux températures que les personnes du second groupe.

Pour la troisième expérience, les chercheurs ont demandé à des patients souffrant d’un cancer de cuisiner et de faire le ménage soit pour d’autres patients malades, soit pour eux-mêmes. Résultat : celles et ceux qui ont aidé les autres ont rapporté moins de douleurs physiques inhérentes à leur maladie.

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Crédits : Big_Heart/Pixabay

Enfin, pour la dernière expérience, les chercheurs ont proposé à des personnes de donner de l’argent pour aider des orphelins. Certaines ont accepté et d’autres non. Chacune de ces personnes a ensuite passé une IRM tout en subissant des décharges électriques. Les chercheurs rapportent alors que celles et ceux qui avaient donné ont montré moins de réponse cérébrale au choc que ceux qui ont refusé de donner.

Ils ont également constaté que plus un bénévole estimait que son don avait aidé les orphelins, moins il réagissait au choc électrique.

« Nous trouvons des preuves comportementales et neurales cohérentes selon lesquelles, dans des situations physiquement menaçantes, agir de façon altruiste peut soulager les sentiments douloureux des artistes humains, concluent les chercheurs. Ces résultats mettent en lumière les mécanismes psychologiques et biologiques qui sous-tendent le comportement pro-social humain. Ils fournissent également des informations pratiques sur la gestion de la douleur ».

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