SpaceX lance la toute première mission lunaire sud-coréenne

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Crédits : NRO

La Corée du Sud est partie pour la Lune ce jeudi. Son premier vaisseau spatial lunaire, nommé Danuri, soulevé par une fusée SpaceX Falcon 9 depuis Cap Canaveral (Floride), s’est séparé du second étage de la fusée environ 40 minutes après le tir, entamant son long voyage vers notre satellite.

Qu’est-ce que Danuri et quels sont ses objectifs ?

Initialement connue sous le nom de Korea Pathfinder Lunar Orbiter, Danuri sera la première mission spatiale sud-coréenne à s’aventurer au-delà de l’orbite terrestre basse. Ses instruments scientifiques comprennent un magnétomètre, un spectromètre gamma et trois caméras. L’une d’entre elles, fournie  par la NASA, sera suffisamment sensible pour capter les quelques photons qui rebondissent dans les cratères sombres et ombragés en permanence de la Lune.

Ces cratères sont susceptibles de contenir de la glace d’eau. Cette matière première pourrait à terme fournir une abondance de ressources pour les futurs astronautes en visite. La glace pourrait être notamment extraite et fondue pour fournir de l’eau. Elle pourrait également être décomposée en oxygène et en hydrogène, ce qui fournirait à la fois de l’air à respirer pour les astronautes et du carburant de fusée pour ceux cherchant à décoller de la Lune vers d’autres destinations.

Les images de Danuri aideront également les planificateurs de mission à repérer les sites potentiels pour la future mission d’atterrissage lunaire de la Corée du Sud.

Le vaisseau spatial emprunte une longue route économe en énergie vers la lune. Il se dirige d’abord vers le soleil, puis fait une boucle pour être capturé en orbite lunaire à la mi-décembre. Cette « trajectoire balistique » prend plus de temps, mais ne nécessite pas d’allumage d’un gros moteur pour ralentir le vaisseau spatial lorsqu’il arrive sur la lune. Danuri ajustera ensuite son orbite à une altitude de cent kilomètres au-dessus de la surface de la lune. La mission scientifique principale est prévue pour une durée d’un an.

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Crédits : NASA

Combien de pays ont envoyé des missions sur la lune ?

Les États-Unis et l’Union soviétique ont envoyé de nombreux engins spatiaux robotiques sur la Lune à partir des années 1960. Le programme Apollo de la NASA s’est ensuite illustré de 1968 à 1972, puis le monde s’est quasiment entièrement détourné de la Lune au cours des trois décennies suivantes. Depuis quelques années, notre satellite revient sur le devant de la scène, plusieurs acteurs ambitionnant de s’installer durablement en surface.

À cette fin, la Chine a déjà envoyé plusieurs engins spatiaux robotiques réussis, dont trois atterrisseurs. Le Japon et l’Agence spatiale européenne ont lancé des missions lunaires, tandis que la NASA y a également envoyé plusieurs orbiteurs et a fait appel à des sociétés commerciales pour envoyer des charges utiles sur la surface lunaire dans les années à venir.

De son côté, l’Inde a également envoyé deux orbiteurs sur la Lune, bien qu’un atterrisseur accompagnant le deuxième se soit écrasé alors qu’il descendait vers la surface en 2019. La même année, une mission israélienne baptisée Beresheet s’est également écrasée alors qu’elle tentait d’atterrir sur la Lune.

Qui d’autre visera la Lune cette année ?

Un petit vaisseau spatial financé par la NASA, nommé CAPSTONE, est actuellement en route vers la Lune dans le but d’explorer le potentiel d’une orbite hautement elliptique sur laquelle la NASA prévoit de construire un avant-poste lunaire pour les futurs astronautes. Il devrait arriver sur place en novembre.

Cependant, le grand événement de l’année sera Artemis 1, la première grande mission d’un programme visant à renvoyer des humains sur la surface lunaire. Pour ce vol, aucun astronaute ne sera à bord. Une capsule Orion soulevée par une fusée lourde SLS fera deux fois le tour de la Lune avant de revenir sur Terre. Aux dernières nouvelles, le lancement de cette mission est toujours prévu pour la fin du mois d’août.

Enfin, deux sociétés commerciales, ispace au Japon et Intuitive Machines à Houston (États-Unis), espèrent également lancer de petits atterrisseurs robotiques sur place à la fin de cette année.