La vie pourrait-elle évoluer sur ces exoplanètes proches ?

Crédits Wikimedia Commons

De nombreuses planètes proches de la Terre semblent bombardées par d’intenses rayons ultraviolets. Rayonnements qui seraient hautement mortels pour l’Homme. Mais cela indique-t-il forcément que la vie y est impossible ? Non, répond une étude.

Nous avons été excités par la découverte de plusieurs planètes évoluant dans la zone habitable d’étoiles proches. Malheureusement, nous avons rapidement été rattrapés par les niveaux élevés de radiations bombardant ces mondes. Proxima-b, par exemple, l’exoplanète la plus proche de notre planète (4,24 années-lumière), reçoit 250 fois plus de rayons X que la Terre. La planète est également bombardée de rayons ultraviolets. Sur le papier, nous pourrions penser que la vie ne pourrait survivre à de tels niveaux. Les astronomes Lisa Kaltenegger et Jack O’Malley-Jame, eux, ont une autre lecture.

Une Terre primitive autrefois irradiée

Les deux chercheurs, qui viennent de publier leurs travaux, rappellent en effet que la vie a déjà survécu sur notre planète à ces niveaux de rayonnement. Il y a 4 milliards d’années, la Terre était complètement irradiée, beaucoup plus que ne l’est actuellement Proxima b. Mais ça n’a pas empêché les premiers organismes d’apparaître, avant d’évoluer. Et, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes toujours là. Pour les chercheurs, la même chose pourrait donc se produire en ce moment même sur d’autres mondes.

proxima b
Illustration artistique de la surface de Proxima b, à 4,24 années-lumière. Crédits : ESO/M. Kornmesser

Pour cette étude, les deux astronomes ont analysé l’impact de rayonnement UV sur les atmosphères de quatre exoplanètes proches de la Terre, que l’on pense potentiellement habitables. Les dénommées Proxima-b, TRAPPIST-1e, Ross-128b et LHS-1140b. Ces planètes évoluent autour d’étoiles naines rouges qui les bombardent de rayons ultraviolets à haute énergie. Ne sachant pas trop quelles atmosphères y sont présentes, les chercheurs en ont ici modélisé plusieurs. Certaines étaient semblables à celle de la Terre d’aujourd’hui, d’autres étaient « érodées » et « anoxiques ».

Des cibles encore prometteuses

Il ressort de cette analyse, sans surprise, qu’à mesure que les atmosphères se raréfient et que les niveaux d’ozone diminuent, de plus en plus de rayons UV de haute énergie atteignent le sol. En revanche, bien que les planètes modélisées recevaient un rayonnement UV plus élevé que celui émis par notre propre Soleil aujourd’hui, celui-ci restait nettement inférieur aux niveaux qui baignaient la Terre il y a 3,9 milliards d’années.

«Étant donné que la Terre primitive était habitée, notent les chercheurs, nous montrons que les rayons UV ne doivent pas être un facteur limitant l’habitabilité des planètes en orbite autour des étoiles naines rouges. Les mondes voisins les plus proches, disent-ils, restent des cibles intrigantes pour la recherche de la vie au-delà de notre système».

Sur la Terre primitive, de nombreux organismes utilisaient des stratégies de survie pour faire face à des niveaux de rayonnement élevés. Certains développaient des pigments protecteurs, quand d’autres préféraient vivre sous terre, dans l’eau ou dans la roche, par exemple. Et ils ont survécu. Partant de ce principe, il est alors possible que ces stratégies puissent être imitées sur d’autres mondes.

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