Inde : le « lac aux squelettes », un mystère qui s’épaissit !

Crédits : Wikimedia Commons

Dans l’Himalaya côté indien, une petite étendue d’eau intrigue les chercheurs depuis des années. En effet, des centaines de squelettes humains y ont été retrouvés. Un événement récent est venu apporter davantage de mystère en ouvrant de nouvelles pistes.

Un lac mystérieux

Situé à environ 5 000 mètres d’altitude, le lac Roopkund est un lac glaciaire faisant partie du massif du Trisul, dans le parc national de Nanda Devi (Inde). Si ce lac est riche en légendes, ce dernier est également connu pour mobiliser des chercheurs depuis des décennies. Avec seulement 40 mètres de diamètre, difficile de ne pas voir depuis les berges ce qui préoccupe les chercheurs. En effet, des centaines d’ossements humains gisent dans le lac, mais également autour. Découverts en 1942 par un gardien du parc, il s’agit d’ossements datés – via la datation carbone 14 – à environ 840 apr. J.-C.

Les études menées jusqu’à aujourd’hui n’avaient pas permis d’expliquer les causes de la présence de ces quelque 500 squelettes. Face à ce mystère, les chercheurs se sont trouvés assez démunis et ont pensé qu’un seul événement catastrophique avait été la cause de cette hécatombe il y a plus d’un millénaire. En revanche, une récente étude publiée dans la revue Nature Communications le 20 août 2019 a apporté du nouveau.

De mystérieux ossements humains se trouvent dans et autour du lac Roopkund
Crédits : Wikimedia Commons

De nouvelles analyses

Les archéologues du Max Planck Institute (Allemagne), épaulés par d’autres chercheurs américains et indiens ont pratiqué de nouvelles analyses. Portant sur 38 squelettes, ces recherches ont permis de comprendre que ceux-ci avaient été déposés dans le lac à des moments différents pendant 1 000 ans.

Par ailleurs, les précédentes études avaient identifié des individus de la caste indienne des Brahmanes. Les récentes recherches ont certifié la présence de personnes non originaires du sous-continent indien. Des analyses ADN ont permis d’affirmer que 23 des 38 squelettes étudiés avaient un patrimoine génétique proche des Grecs.

Un mystère encore plus épais

Selon l’étude, ces personnes appartenaient à un groupe d’hommes et de femmes sans aucun lien de parenté. Ils seraient nés dans l’est de l’Europe à une période dominée par l’Empire Ottoman. Les chercheurs n’en savent pas plus, et se posent même de nouvelles questions. Ces derniers se demandent pourquoi ce groupe aurait entrepris un parcours d’environ 6 000 km jusqu’en Inde. Ceci apparaît d’autant plus étonnant que le lac Roopkund est loin de toute route commerciale.

En revanche, le lac Roopkund se trouve sur le chemin d’un pèlerinage hindou – le Nanda Devi Raj Jat – qui se déroule une fois tous les 12 ans. Certains ossements pourraient donc être ceux de pèlerins, mais cela n’explique toujours pas la présence de personnes d’origine grecque.

Il faut également savoir que la cause des décès est également un mystère, puisque les individus étaient tous en bonne santé. Cependant, trois d’entre eux présentaient des fractures. Selon les chercheurs, de violents orages de grêle se produisent assez souvent dans la région et pourraient représenter une partie du puzzle.

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